L'exposition «itinéraire d'une tendance» a ouvert le bal du Festimode 2010. Elle regroupe trente photographies pour retracer les cinq ans de l'évènement. Les prises de vues se sont déroulées dans plusieurs espaces comme le Marché central et les abattoirs à Casablanca. Jeudi 6 mai, au hall de l'Institut Français de Casablanca. Il est 19heures 30, et les premiers arrivants se succèdent dans cet espace. Ils sont invités à assister à l'inauguration de la 5e édition du Festimode Casablanca Fashion Week. Les organisateurs ont choisi d'ouvrir le bal avec une exposition rétrospective intitulée «Itinéraire d'une tendance». Une série de trente oeuvres réalisées, dans leur majorité, par des photographes de mode étrangers, sont accrochées ici et là. Cette rétrospective qui se poursuit jusqu'au 22 mai, est consacrée aux moments forts qui ont jalonné l'évènement depuis sa création en 2006. Ces œuvres retracent 5 ans de création de la mode marocaine avant-gardiste et expérimentale. «Elle sont emblématiques car elles synthétisent l'exploration dans le domaine de la mode marocaine contemporaine» témoignent les organisateurs. Cette rétrospective invite donc le visiteur à éprouver toute l'étendue et la portée de l'univers de la mode contemporaine marocaine. «Nous avons organisé cette rétrospective, avant tout, dans l'objectif de proposer au public un aperçu de 5 années d'histoire de la mode contemporaine marocaine» déclare Jamal Abdennasser directeur du Festimode. Dans des propos au Soir échos, il précise que les auteurs de ces photographies ont été invités à chaque édition spécialement pour réaliser le travail de la mémoire historique de cet évènement. «C'est une commande, tous les photographes, dont les œuvres sont données à voir durant cette exposition, ont été payés» précise-t-il. Les sites sur lesquels ont eu lieu les prises photos ont également été décidés et choisis par le comité d'organisation du Festimode. Si les organisateurs n'ont pas eu de difficultés à choisir les sites, les exploiter n'a pas été de tout repos. Le Marché central et les anciens Abattoirs de Casablanca font partie de la cartographie. Si les organisateurs n'ont pas eu de difficultés à choisir ces lieux, les exploiter n'a par ailleurs pas été de tout repos. «C'était vraiment compliqué pour détenir les autorisations de la ville de Casablanca surtout celle du Marché central» confie Jamal Abdennasser dans des propos au Soir échos. Venu nombreux pour l' inauguration de la cinquième édition du Festimode, le public a, en plus de la visite des expositions, eu droit auxdiscours des créateurs de mode confirmés. Noureddine Amir programmé dans cette édition 2010 dans la rubrique Dress Code n'était pas de la partie. Seuls les designers marocains résidents à l'étranger, Hicham Oumli, Saïd Mahrouf qui est également directeur artistique du festival et Amal Bouazizi ont répondu aux questions de Geraldine Dulatqui a modéré un débat très décontracté. Une sorte de mini-conférence décontractée où les créateurs de mode ont chacun évoqué leur style et leurs expériences en dehors de leur terre d'origine. Amal Bouazizi se consacre entièrement au prêt-à-porter. Elle avoue que même aux Pays- Bas, où elle réside, ce n'est pas toujours facile de trouver du financement. «Il existe deux fondations qui subventionnent les projets de designers de mode, mais malgré cela, c'est parfois très difficile de s'en sortir» avoue Amal Bouazizi. Si cette dernière était inquiète, ce n'était pas le cas de Hicham Oumlil qui, pour lui la mode est une véritable industrie. Pas très étonnant lorsqu'on sait qu'il a travaillépendant dix ans dans l'industrie de la mode, au sein de prestigieuses compagnies telles que Loro Piani, Rocco Ciccarelli, Hermès et Versace aux Etats-Unis. Défilé Emergence : Un binôme dans le lot Le duo Yamane & Mehdi, respectivement 22 et 21 ans, apporte son lot de créativité dans la lignée de leur formation. Tous deux ont le même cursus : leur bac en sciences expérimentales en poche, ils se sont dirigés vers l'Ecole des Beaux-Arts de Casablanca, section «Architecture d'Intérieur et Design d'Objet». Une ligne composée de matières nobles et naturelles pour le moins expérimentale, qui s'inspire de l'alliance sciences et créativité. Découlant de leur projet de fin d'études : «Architecture, écologie & design», leur concept s'inscrit pleinement dans l'air du temps puisque inspiré du réchauffement climatique et de ses enjeux. Sur un tempo régulier, leur calligraphie géométrique noue et dénoue avec minutie une silhouette.