Accord d'Agadir : Trois ans après Booster les échanges commerciaux avec l'Union européenne est le nœud de cette rencontre Comment procéder, rapidement et surtout efficacement, pour parvenir à une intégration de la zone Agadir dans la zone euro-méditerranéenne ? Tel est l'objectif principal de la réunion des ministres du Commerce extérieur des pays membres de l'Accord d'Agadir, qui se poursuit ce 18 février à Rabat. «Malgré le déséquilibre qui caractérise nos échanges, nous espérons joindre nos forces et faciliter ainsi notre intégration dans la zone euro- méditerranéenne», a annoncé mercredi Abdelatif Mâazouz, ministre du Commerce extérieur à l'occasion de l'ouverture des travaux. Muntasir Okla, secrétaire général du ministère de l'Industrie et du commerce jordanien nous confie que «booster les échanges commerciaux avec l'Union européenne est le nœud de cette rencontre. Cela ne peut se concrétiser sans la contribution énergique du secteur privé et l'optimisation des possibilités de complémentarité entre les partenaires suivant la logique du cumul préférentiel de l'origine. Sans oublier bien sûr la diversification de l'offre exportable de la zone Agadir». Tout cela en vue d'accélérer la cadence d'intégration régionale dans la zone euro-méditerranéenne, l'essence même de la création de cette zone, initiée par le Maroc un 8 mai 2001, signée un 25 février 2004 et entrée en vigueur un 27 mars 2007. Autre point à l'ordre du jour des travaux des ministres, l'adhésion d'autres pays arabes du pourtour de la Méditerranée à l'Accord Quadra. A en croire Muntasir Okla, la Syrie, le Liban et la Palestine sont probablement les futurs adhérents. Conscients des défis de la mondialisation, de la pression concurrentielle, du facteur compétitivité, le Maroc, la Tunisie, l'Egypte et la Jordanie, n'ont d'autres choix que d'additionner leurs atouts compétitifs et complémentaires dans le cadre d'une stratégie de prospérité partagée leur permettant de s'adapter aux nouvelles donnes du marché mondial. Autant dire que les ministres chargés du Commerce extérieur des pays membres ont du pain sur la planche. Outre le volet agricole, les contraintes portent sur la similitude des structures productives, la faiblesse des échanges entre les pays signataires et les entraves techniques aux exportations entre eux. L'unité technique de l'Accord d'Agadir parle ainsi des problèmes liés au transport et à la logistique. «Les dispositions de l'accord sont encore mal connues des professionnels et ses modalités opérationnelles de fonctionnement ne sont pas parfaitement maîtrisées», souligne-t-on. D'importantes lacunes en matière d'information économique sur l'offre et la demande au sein de la zone sont également relevées. Alors quel bilan pour le Maroc? Les statistiques des échanges commerciaux au sein de la zone d'Agadir font ressortir une évolution de 1,8% en 2009 contre 1,3 et 1,5% en 2008 et 2007 respectivement. Deux d'entre ces pays, à savoir la Tunisie et l'Egypte ont bien su tirer profit de cet ALE. Au moment où notre pays tente énergiquement de rattraper son retard. Preuve en est que le taux de couverture des importations par les exportations a progressé de 39,2% entre 2008 et 2009, grimpant ainsi de 26,5 à 36,8%. Globalement, nos échanges sont passés de près de 6,5 milliards de dirhams en 2008 à plus de 6,8 milliards en 2009, soit une bonification de 5,4% alors qu'avec le monde, ils se sont affaissés de 21,9% durant la même période de référence. Toutefois cette évolution positive intra-régionale cache un solde commercial largement profitable à la Tunisie et l'Egypte. Durant l'année 2009, le Maroc a importé du pays de Ben Ali l'équivalent de 1,8 milliard de dirhams, et lui a vendu pour 664,4 millions de dirhams seulement. Même constat pour le pays des Pharaons. Nos achats en provenance d'Egypte ont totalisé plus de 3 milliards de dirhams, contre des exportations qui se chiffrent à 861,5 millions de dirhams.