La Banque africaine de développement (BAD) vient d'augmenter son capital de 200% pour passer à 100 milliards de dollars USD. Soit l'équivalent des besoins en infrastructures annuels pour l'ensemble du continent. L'objectif est de proposer des financements plus importants mais aussi d'inclure le secteur privé dans la liste de ses bénéficiaires. Depuis la Crise de 2008, la BAD a utilisé ses ressources plus rapidement qu'elle ne l'avait initialement prévu et aujourd'hui elle doit se refaire une santé. Il faut dire que les demandes explosent. Pour la troisième année consécutive, la fondation Mo Ibrahim (du nom de son créateur, Soudanais, qui a fait fortune dans les télécomunications) a dressé son classement rendu public en octobre dernier. Le Maroc, classé 16e sur les 53 pays africains, à partir de 84 indicateurs, regroupés en quatre catégories : Sécurité et protection, Participation et droits, Opportunité économique durable, et Développement humain se situe derrière la Tunisie (huitième et unique pays du Maghreb dans le top ten) mais s'en tire mieux quand on regarde les critères séparément (huitième sur le Développement humain, cinquième sur le développement durable). La corrélation entre ces notations et la facilité d'obtention des financements internationaux n'est plus à prouver. La bataille à mener dorénavant consiste à gagner chaque année des points dans le classement. La BAD, comme tous les bailleurs de fonds internationaux et régionaux, fait partie intégrante de toute équation de financement. Et l'indice Mo Ibrahim fait partie des instruments utilisés par ces acteurs. L'intérêt de cet indice réside dans son origine africaine. Une initiative qu'il faut saluer et promouvoir en cette période de réaffirmation de notre dimension africaine.