La Banque mondiale appuie les bonnes pratiques de gouvernance et de respect de l'environnement pour la gestion des déchets ménagers au Maroc. En effet, dans ce sens, elle vient d'octroyer, le 14 février, dans un communiqué un prêt de 130 millions de dollars, destiné à la réforme du secteur des déchets ménagers au Maroc. Ce prêt devrait contribuer à égaliser l'accès des citadins aux services de collecte et de traitement des ordures et à créer jusqu'à 70 000 emplois dans les activités de recyclage des déchets. Ce prêt est le troisième concernant la politique de développement pour le secteur des déchets solides, approuvé vendredi dernier par le Conseil d'administration de la Banque mondiale. Il devra également renforcer la recevabilité sociale grâce à un suivi régulier des services de gestion des déchets solides, et veillera à ce que la gestion des déchets ne porte pas atteinte à l'environnement. Ce programme renforcera également la transparence en donnant aux citoyens l'accès aux informations officielles, en particulier sur les contrats passés avec des entreprises privées. Notons que pour la première fois au Maroc, les usagers urbains seront en mesure de donner directement leur avis sur la qualité et la couverture des services de gestion des déchets ménagers en répondant à des enquêtes de satisfaction. « Le Maroc s'engage dans un programme prometteur et ambitieux en faveur de pratiques destinées à préserver l'environnement et à promouvoir un développement durable », a indiqué Simon Gray, directeur du Département Maghreb de la Banque mondiale. Selon lui, « la Banque mondiale mobilise son expertise et son soutien financier afin d'aider le Maroc à relever ce défi urbain tout en veillant à ce que les citoyens puissent s'exprimer et donner leur avis sur la politique et la qualité des services fournis ». Rappelons que l'augmentation rapide de la production des déchets au Maroc engendre des pressions non négligeables sur l'environnement et les ressources naturelles. D'où la nécessité de mettre au point des modes d'élimination qui soient sans danger et de vérifier régulièrement leur conformité aux normes et critères environnementaux. Le Maroc doit impérativement réformer ce secteur s'il veut atteindre son objectif de recyclage de 20 % des déchets et parvenir, d'ici à 2022, au ramassage de tous les déchets urbains solides et à leur évacuation dans des décharges contrôlées. Notons que le gouvernement a lancé en 2007 un programme sur 15 ans, intitulé Programme national des déchets ménagers et assimilés (PNDM), qui vise à améliorer la collecte des déchets solides via le développement des services de collecte pour 90 % de la population des villes d'ici à 2015, puis 100 % en 2020. Le programme, d'un montant de 40 milliards de dirhams (3,58 milliards d'euros), a reçu l'appui de la Banque mondiale, sous la forme d'une enveloppe de 200 millions d'euros en février 2011. A titre indicatif, Segedema filiale Française, est l'une des entreprises internationales présentes dans ce secteur, elle emploie environ 3000 personnes. L'entreprise est présente à la décharge d'Oum Azza, à Rabat, où près de 700 000 tonnes sont traités chaque année. En 2007, Segedema a signé un contrat pour gérer le site de 100 hectares sur 20 ans. En plus de ses activités actuelles, qui consistent principalement en la collecte de déchets dans les pôles urbains et le traitement des déchets, l'entreprise française a l'intention de commencer le recyclage et l'exportation de 400 000 tonnes de déchets par an. Par ailleurs, il est à noter que le Maroc produit plus que 5 millions de tonnes de déchets ménagers par an et ce chiffre pourrait dépasser les 6,2 millions de tonnes en 2020. La part de la dégradation de l'environnement attribuée à une mauvaise gestion des déchets solides est estimée à 0,5% du PIB du pays, l'un des niveaux les plus élevés de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Ce programme est le troisième de ce type depuis 2009 et contribuera à la transformation durable du secteur des déchets solides en fournissant des services fiables de manière transparente «a déclaré Jaafar Sadok Friaa, spécialiste principal dans le domaine de l'environnement urbain et responsable du programme. «Ce prêt, qui tombe à point, permettra de créer jusqu' à 70 000 emplois au cours de la prochaine année, notamment grâce à des activités génératrices de revenus dans le secteur du recyclage des déchets.» Selon ce même responsable, le programme contribuera à la mise à niveau du système d'évaluation des impacts environnementaux existant et facilitera aux municipalités l'accès au marché du carbone et à contribuer au programme d'atténuation des effets des changements climatiques. En 2009 et 2010, les deux premiers prêts quant à la politique de développement de la Banque mondiale destinés au secteur des déchets solides ont aidé à l'exécution de la première phase du Programme national marocain. Ils ont permis de doter le secteur d'un cadre juridique, soutenu des partenariats public-privé et d'améliorer l'efficacité des études d'impact sur l'environnement. Ils ont également contribué à augmenter le taux de collecte des déchets ménagers, qui est passé de 44 % en 2008 à 76 % aujourd'hui, et à mettre les décharges aux normes, tout en réhabilitant les décharges non contrôlées. A titre indicatif, la collecte des déchets ménagers par Tecmed (leader de la collecte des déchets au Maroc) représente plus de 1.780.000 de tonnes de déchets par an pour une population de 5,4 millions d'habitants dispatchéesur 16 villes marocaines. Tecmed Maroc procède à différents types de collecte de déchets en fonction des contrats conclus avec les clients. De manière générale, la collecte de déchets s'effectue une à plusieurs fois par jour. Les camions effectuent en moyenne deux allers/retours pour décharger leur contenu dans les décharges.