La consommation de ciments s'enfonce dans le rouge. Selon les statistiques de l'association professionnelle des cimentiers (APC), les ventes des ciments ont connu en décembre 2012 une dégringolade de 12,40 % comparativement à décembre en 2011. Annuellement, la consommation du secteur a affiché une régression de 1,60 % par rapport à 2011. Cette baisse est due essentiellement aux ventes des mois de juillet, août et octobre avec respectivement -14,21%, -23,27% et -25,47%. Les professionnels expliquent la baisse des deux mois d'été par les vagues de chaleur qui ont causées un ralentissement des chantiers. Notons aussi que la période a coïncidé avec le mois de Ramadan. Le volume de ciment écoulé en 2012, suit la même tendance, en totalisant un cumul de 15,87 millions de tonnes, l'équivalent d'un recul de 258 568 de tonnes par rapport à 2011. Pourtant durant les 3 premiers mois de 2012, la consommation du secteur s'est améliorée avec un volume de 3,74 milliards de tonnes. Cette performance est le résultat de la construction de logements économiques et sociaux ainsi que de l'avancement du projet d'un Maroc sans bidonvilles lancés en 2004. En dépit de la décadence des ventes en 2012, répartie dans tous les coins du pays, certaines régions ont pourtant maintenu leur niveau de consommation. Pour exemple, dans les régions de Laâyoun-Boujdour-S.Elhamra, Chaouia-Ourdigha la demande est respectivement de 35,9% et de 12,5%. La région de Marrakech-Tensift-Haouz ainsi que Doukkala-Abda ont aussi enregistré des performances au niveau de leurs ventes de ciments avec des progressions de près de 7 %. Les régions de Fès Bouleman, l'Oriental, RabatSalé, TangerTétouan, Gharb ou encore Tadla-Azilal ont participé à minimiser le recul global du secteur. Effectivement, les régions ont vu leur consommation de ciments s'accroître avec des améliorations timides entre 0,6% à 3,2%. Malheureusement, les pertes des ventes causées dans les grandes régions ont pesé beaucoup plus que les quelques avancements des régions citées au dessus. Le cas de la région Oued Ed-Dahab-Lagouira, qui a enregistré la plus forte chute, avec un retrait de sa demande de ciment de plus de 28% en 2012 est suivi de la région de Taza-Al Houceima-Taounate, le Souss-Massa-Draa, le Grand Casablanca ou encore Meknès-Tafilalt, dont les étiolements vont de 10,2 % à 22,2 %. Rappelons que le marché des cimenteries génère près de 14 MMDH, regroupant cinq opérateurs, dont trois cotés à la bourse des valeurs de Casablanca. Un marché qui progresse Notons que d'après le PDG de CIMAR, le marché a progressé beaucoup plus vite que les estimations des professionnels. Visiblement, les professionnels du BTP ont dépassé la période d'attentisme pour rattraper le retard enregistré en 2011. Les livraisons prévues pour 2012 des trois opérateurs immobiliers cotés à la Bourse devraient approcher les 60 000 unités en forte amélioration par rapport à l'exercice 2011. Au 1er trimestre, les cimentiers ont écoulé plus de 4,5 millions de tonnes de ciment, 815 000 de tonnes de plus qu'en 2011 à la même période, soit une progression de 22%. Cette hausse s'explique par l'accélération des programmes sociaux et la reprise du moyen standing. La hausse de la taxe répercutée Les prix du ciment ont été augmentés avec l'entrée en vigueur de la Loi de finances 2012. Cette révision en hausse de 50% (portant le prix de 0,10 MAD/Kg à 0,15 MAD/Kg), décline la volonté des industriels de répercuter sur les consommateurs l'augmentation de la taxe spéciale sur le ciment décidée dans le budget actuel. De fait, la surcapacité devrait plutôt s'aggraver surtout que des annonces d'installation de capacités supplémentaires continuent d'affluer, dont la dernière en date est celle du groupe de Anas Sefrioui, Ciments de l'Atlas, qui devrait prochainement installer une cimenterie à Nador.