Dans un contexte global d'incertitude et de dégradation des agrégats macroéconomique, les investisseurs ne sont pas encouragés à animer les marchés financiers. En vue de protéger leurs fonds, les investisseurs de toutes catégories confondues s'orientent beaucoup plus vers des placements moins risqués. La publication de résultats décevants et des profits warning des sociétés cotées n'a fait qu'accentuer la morosité de la place casablancaise. Une situation qui dure depuis au moins deux ans. En plus du faible taux de croissance du PIB prévue pour cette année, le problème au niveau de la caisse de compensation et le creusement du déficit budgétaire font fuir les investisseurs du marché des actions pour se diriger vers le marché obligataire. Les bons du Trésors sont plus privilégiés Rappelons qu'avec les levés du Trésor pour le financement de son déficit, les taux emprunteurs sur le marché secondaire tendent vers un accroissement à la hausse. Cette tension concentrée sur le court terme est également dû au manque de liquidité sur le monétaire. Cet accroissement des taux s'est fait au détriment des anciens titres qui perdent de leurs valeurs avec chaque hausse des taux. Les bons de Trésor sont plus privilégiés puisqu'ils représentent les placements les moins risqués de tous, suivie des titres de créances négociables et les obligations privées. Le marché boursier ne parvient pas à relever la tête, bouclant l'année 2012 sur une accélération de son mouvement baissier déjà enclenché en 2011. Dans ces conditions, le MASI, le MADEX et le BCEI enregistrent respectivement des contre-performances de 15,13% à 9 359 soit 19 points, de -15,51% soit 7 614,04 points et de -12,02% soit 1 061,11 points. Des perspectives boursières mitigées En 2013, les professionnels du métier espèrent une reprise pour le marché boursier mais à la fin janvier la situation ne s'améliore toujours pas. Ce qui nous pousse à croire que l'enthousiasme pour les produits de taux et les OPCVM se poursuivent. Dans l'attente d'un retournement de tendance, les investisseurs suivent de près les valeurs de la bourse et attendent plus de visibilité. De fait, la majorité des intervenants des marchés financiers misent sur les maturités les plus liquides, qui représentent le moins de risque possible. Les gérants de portefeuille en quête de rendements attractifs et de liquidité, s'orientent essentiellement vers les produits de maturités court terme, quelle soit de catégorie obligation privée, publique ou monétaire. Coté OPCVM, l'actif net replonge pendant la semaine du 7 au 11 janvier pour atteindre 224 milliards de DH. Cette dégradation est attribuable aux fonds obligataires de moyenne et longue maturité. Adjudication en date du 22 janvier Depuis le début de l'année 2013, les OPCVM ont affiché un actif net global de 17 milliards de DH de moins, l'équivalent d'une régression de 7%. Par conséquent, les perspectives boursières pour 2013 semblent globalement mitigées à la vue de la mauvaise orientation du marché boursier et de son manque de profondeur en 2012. Son évolution reste étroitement liée à la situation économique tant nationale qu'internationale qui reste on ne peut plus incertaine. La persistance de la morosité économique du principal partenaire commercial du Royaume, l'Europe, ne devrait pas faciliter la tâche. Pour la dernière levée du Trésor, les investisseurs étaient principalement intéressés par les maturités 13s et 2 ans (toujours le court terme). En effet, le volume total des soumissions s'est levé à 4,4 milliards de DH, dont presque 77% concerne ces deux échéances. Face à cette demande, l'émetteur, malgré son avance par rapport à son programme de financement, continue de lever des montants conséquents sur le primaire. Durant cette séance, il a retenu plus de la moitié de la demande favorisant particulièrement la maturité de 13 semaines. Le Trésor a clôturé le premier mois de l'année 2013 avec une levée globale de 18,6 milliard de DH. Pour rappel, il avait tablé en début du mois pour un programme de financement prévisionnel variant entre 12,5 et 13 MDH.