Le parti de l'Istiqlal réagit à certaines interprétations de ses actions et plus précisément de son mémorandum. Certains sont allés jusqu'à annoncer un éventuel retrait du parti du gouvernement. « Faux », répond le PI. «n'avons jamais menacé de nous retirer du gouvernement et ce qui est rapporté par certains médias relève tout simplement du sensationnel». On ne peut plus clair, le Parti de l'Istiqlal estime faire l'objet d'une polémique qui enfle au quotidien. « Nous sommes désormais dans une situation où soit nous restons muets, soit nous assumons notre dynamisme qui suscite rapidement des interprétations erronées », constate cette source sûre au sein du parti. A l'origine de la déception, un article publié, hier, sur un portail d'information dans lequel on présente « le scénario d'un départ fort possible » précisant que le secrétaire général de l'Istiqlal « peut annoncer son départ s'il se sent méprisé par Benkirane ». Auquel cas, il ne restera plus au chef du gouvernement qu'à dissoudre le Parlement et appeler à des élections prématurées, selon une source du PJD citée dans cet article, ajoutant qu'une situation pareille mettrait plutôt en danger la représentativité du PI. « Tout ce que le secrétaire général du parti, Hamid Chabat, a revendiqué, jusqu'à ce jour, c'est d'accélérer l'action gouvernementale estimant qu'elle est beaucoup trop lente par rapport aux réformes attendues», précise ce membre du conseil national de l'Istiqlal. Ce que conforte d'ailleurs un autre de ses camarades rappelant que le mémorandum remis, jeudi dernier, au chef du gouvernement porte sur cette volonté de dynamiser la majorité pour améliorer son rendement. « Dans le mémorandum, nous n'avons pas critiqué le gouvernement, nous avons plutôt procéder à une autocritique de la majorité dont nous faisons partie. Nous avons appelé notamment à reprendre sa charte de manière à assurer une meilleure productivité », explique ce membre du comité exécutif, soulignant que le remaniement ministériel n'est revendiqué qu'en dernier recours et ne requiert en aucun cas « la priorité » au sein du parti. « A la fin de notre mémorandum, nous n'avons pas demandé une réunion avec Benkirane mais avec toute la majorité pour pouvoir en discuter ensemble dans un climat constructif», tient-il à corriger. Les points sur les « i » Le mémorandum dresse donc l'évaluation du PI de l'action gouvernementale. « Nous l'avons présenté suite à la demande de la majorité dont nous attendons à présent les réactions », affirme le député du parti Abdelkader El Kihel. Pour ce dernier, c'est la gestion du gouvernement qui importe le plus le PI. « Nous l'avons précisé dans notre mémorandum appelant à redoubler d'effort pour le succès du Maroc. Notre orgueil n'a rien à voir avec le mémorandum qui reste, pour nous, une contribution à la réussite de ce gouvernement », renchérit El Kihel, dénonçant ainsi les « allégations » contre son parti relayées par plusieurs supports de presse. « Ce qui est colporté par certains médias est inadmissible ! », s'exclame le député pour qui l'heure n'est pas à la tension mais au raisonnement. « Les indicateurs montrent que le rendement du gouvernement actuel est insuffisants et c'est ce que nous voulons redresser », rappelle-t-il. Le dialogue bilatéral La divergence d'idées n'est pas la « guerre». En tout cas, les militants aux côtés de Hamid Chabat pensent que la relation de leur leader avec le chef du gouvernement ne peut en aucun cas être qualifiée de « guerre ouverte ». Si c'est le cas sur le plan politique, le plan syndical est différent. Les propos tenus hier par Chabat, sous sa casquette de secrétaire général de l'UGTM, au meeting régional de Casablanca ont été qualifiés d' « insultes presque cachées » vis-à-vis du chef du gouvernement. Chabat a eu des critiques acerbes à l'encontre de Benkirane quant au dialogue social. Pour les membres du parti, il ne faut pas confondre le politique au syndical, mais à force de jongler entre les deux, la confusion reste inévitable. * Tweet * * *