La 63e édition de la Berlinale démarre ses festivités le 7 et continue jusqu'au 17 février. Un cru 2013 qui ne manque pas de virtuosité, et qui n'exclut pas le cinéma expérimental. Sous la houlette du grand maître Won Kair Wai, le festival du cinéma de Berlin, monument inclassable des festivals du 7e art, déroule son florilège de chefs-d'œuvres et de pépites croustillantes. Cette année, le documentaire est à l'honneur puisque la section Panorama Dokumente constitue le tiers de la programmation. The grandmaster, le film du maître chinois Won Kar Waï, président du jury de la Berlinale, ouvrira le bal de la 63e édition, prévue du 7 au 17 février. La compétition officielle, annoncée récemment, a sélectionné des productions et des co-productions d'Autriche, du Chili, de France, d'Allemagne, de la Corée, de la Roumanie, de la Russie et des Etats-Unis. Parmi la sélection, le film Promised land de Gus Van Sant est très attendu. Egalement pour The Grandmaster, le film en ouverture du réalisateur chinois Won Kar Waï qui sera présenté dans la sélection officielle mais hors compétition. On y retrouvera l'acteur Tony Leung (In the Mood for Love) et l'actrice Zhang Ziyi (Tigre et dragon). Cette fresque épique sur les arts martiaux se déroule dans la Chine des années 30s et s'attarde sur la vie et le parcours d'IP Man, le mentor de Bruce Lee. Place au documentaire palestinien La section Panorama met à l'honneur les films d'auteur qui, dans leur essence, œuvrent à construire des ponts culturels ou sociaux. À côté des réalisateurs européens, tels que l'Allemand Lars Kraume et le Belge Felix Van Goreningen, les films asiatiques se taillent la part du lion, en l'occurrence le cinéma coréen, qui a le vent en poupe. L'Amérique latine participe largement au palmarès de Panorama, et officie à elle seule avec quatre premiers films. Figurent également des films des Etats-Unis réalisés par des pointures tels que Joseph Gordon-Levitt, Julianne More, Rop Epstein, Jeffrey Friedman, Amanda Seyfriend. Dans la section Panorama, les documentaires raflent la mise, et ne lésinent pas sur les sujets brûlants à envergure internationale, dont celui de la cause palestinienne. Alam Laysa Lana (Un monde qui n'est pas à nous), est une adaptation du livre de Ghassan Kanafani, un des grands martyrs de la tragédie palestinienne, assassiné à Beyrouth en 1992. En avant-première au festival du film de Toronto, le film est l'œuvre du réalisateur danois d'origine palestinienne Mahdi Fleifel, et sonde les différentes générations de réfugiés dans un camp palestinien. Réalisé par Dan Setton, State 194, autre opus palestinien, fait référence à la requête de la Palestine, consistant à devenir le 194e pays à être reconnu par les Nations-unis. Un autre documentaire à succès, Gut renovation, se penche sur le phénomène de l'embourgeoisement dans certaines villes occidentales, se basant sur la destruction du quartier de Williamsburg à Brooklyn. Plateforme d'échange Autre section phare, la Berlinale Talent Campus qui regroupe des réalisateurs en herbe et des professionnels du métier autour d'une plate-forme qui enrichit leur vision du cinéma. Le 11e Campus invite cette année trois cent cinéastes émergents venant des quatre coins de la planète, où réalisateurs, scénaristes, producteurs, distributeurs, acteurs, critiques de film, ingénieurs de son se rencontrent pour discuter des nouvelles tendances et échanger sur les moyens de développer le cinéma contemporain. Cette année, l'hommage de la Berlinale sera rendu au réalisateur et producteur français, Claude Lanzmann, chantre des documentaires probants, qui sera récompensé de l'Ours d'Or pour l'ensemble de sa carrière. La rétrospective de 2013 s'intitulera La touche Weimar et s'axera autour de l'influence du cinéma allemand sur le cinéma international, après 1933. Le festival s'attardera sur les transformations dans les films à dimension immigrante et d'expression allemande jusqu'aux années 1950. De belles perspectives en vue pour ce festival qui caracole en tête des événements cinématographiques du continent européen. * Tweet * * *