Le 57ème festival de Cannes s'ouvre aujourd'hui, sous une menace de perturbation de la part des intermittents du spectacle. Dix-huit films, représentant les différents continents, se disputeront la Palme d'Or qui sera décernée le 22 mai. La jetée de Cannes s'illuminera de nouveau ce mercredi, pour accueillir la 57ème édition du festival de cinéma qui compte parmi les plus prestigieux au monde. Sous les feux de la rampe, défileront stars de cinéma, réalisateurs, producteurs ainsi que de nombreuses petites « étoiles » et starlettes du show-biz mondial. Cette année, seulement dix-huit films se députeront la plus prestigieuse récompense du festival, la Palme d'Or qui sera décernée le 22 mai, soit un jour à l'avance par rapport au programme habituel. Un menu très alléchant où sont représentés les différents courants cinématographiques en provenance des différents continents. En effet, aux côtés des Etats-Unis et de l'Europe, l'Asie est fortement représentée cette année également. Le plus en vue des ambassadeurs du cinéma asiatique sera incontestablement le film du Chinois Wong Kar-Waï « 2046 ». Le cinéaste, qui a l'habitude de bâtir son œuvre au fur et à mesure qu'il la tourne, est très attendu. Les propos de l'héroïne de son dernier film, Maggie Cheun, le montre bien. «C'est en voyant le film que je découvrirai ce qu'a fait Wong Kar-Waï», a-t-elle dit aux “Cahiers du Cinéma”. La même actrice est présente dans «Clean», un film d'Olivier Assayas qui raconte la vie d'une jeune femme, Emily, qui n'a qu'une obsession : récupérer son fils, que ses beaux-parents élèvent loin d'elle. Pour y parvenir, il faudra qu'elle reconstruise sa vie... qu'elle devienne «clean». Un autre film très attendu est celui du cinéaste à polémique Michael Moore. L'Américain, qui a brillé il y a deux années à Cannes par son film documentaire «Bowling for Columbine», sera présent à la 57ème édition par «Farenheit 9/11», un documentaire qui se penche sur les évènements du 11 septembre 2001, et notamment la manière dont George W. Bush s'est servi de cette tragédie dans son propre intérêt. Le film ne serait pas distribué aux Etats-Unis, Disney ayant refusé de le faire. Les films sud-américains ont signé un retour en force sur la jetée. Ils seront deux longs métrages latino-américains en compétition, l'un brésilien, l'autre argentin. Dans le cadre d'une autre section officielle intitulée «Un certain regard», où les films ne sont pas en compétition, un film uruguayen et un autre équatorien sont au programme. Un autre film latin, le dernier de l'Espagnol Pedro Almodovar, «La mauvaise éducation», ouvrira le bal du festival. Mais le succès de cette 57ème édition a longtemps été mis en doute par les intermittents du spectacle. Des rumeurs ont en effet, à plusieurs reprises, mis entre parenthèses la tenue même du festival. Sous le slogan «La Palme dort, réveillons là !», qui sera écrit sur tous les tracts en caractères gras, ils se déplaceront en masse à la Côte d'Azur. Cinq bus ont été prévus à cet effet. Les premiers sont partis mardi et ils sont plusieurs centaines à s'être inscrits pour faire le voyage. L'objectif de leur voyage au sud de l'Hexagone : faire passer leur message et non pas de créer des débordements, comme ils l'ont déclaré à plusieurs reprises. Ils assurent qu'ils sont dans une logique de dialogue et espèrent obtenir une tribune dans le Palais des festivals pour parler devant les caméras du monde entier. Un dialogue que la direction du festival a vite fait d'accepter. Mardi, une réunion s'est en effet tenue entre les deux parties pour négocier le temps de parole qui sera accordé aux intermittents et dans quels lieux, alors que le même jour, un millier de commerçants, restaurateurs et hôteliers, ont parcouru la rue d'Antibes, l'artère commerçante de Cannes, derrière des banderoles proclamant « Vive Cannes », « Vive le festival » et « Vive le travail », leur manière de montrer leur soutien inconditionnel à la tenue de cette grande manifestation.