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Les musiciennes « dans l'ombre des maîtres » | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 03 - 01 - 2013

La neuvième édition des Andalousies Atlantiques a choisi de rendre hommage aux femmes. Dans cet entretien, la chanteuse Françoise Atlan, directrice artistique du festival, parle de l'apport féminin dans la tradition musicale andalouse.
La neuvième édition des Andalousies Atlantiques s'est achevée samedi. Cette année, le festival a rendu hommage aux femmes à travers une grande présence féminine dans la programmation, rappelant l'importance de l'apport féminin dans un genre historiquement dominé par les hommes. L'orchestre Ikhlas de Tétouan, l'orchestre féminin de Fès, et la danseuse de flamenco Valeria Saura faisaient partie des artistes présents lors de cette édition. Françoise Atlan, directrice artistique du festival et également interprète, revient sur le rôle des femmes dans la tradition musicale andalouse.
Françoise Atlan.
Pouvez-vous nous parler de l'hommage que rend cette neuvième édition des Andalousies Atlantiques aux femmes ?
Il est vrai que cette année nous avons voulu rendre hommage aux femmes d'abord parce qu'elles travaillent beaucoup dans l'ombre de leurs maîtres, très souvent d'ailleurs, alors qu'elles ont des personalités artistiques très fortes. Cela est d'autant plus vrai dans le cas de la musique andalouse, qui reste quand même une chasse gardée par les hommes. Et donc effectivement, il y a des femmes qui ont des qualités artistiques incroyables, comme on a pu le voir lors de ce festival. C'est pour cela que nous avons choisi de rendre hommage aux femmes en invitant ces groupes tels que l'orchestre Ikhlas de Tétouan, par exemple, qui est dirigé par Wafa Asri et composé uniquement de femmes. À travers leurs performances, on a pu voir qu'il y a un véritable répertoire de chants de femmes, notamment de chants de mariage. Cela existe d'ailleurs dans toutes les cultures, dans les cultures amazighes, juives, marocaines. On a toutes des choses à transmettre, un peu comme la cuisine. Ça se transmet de mère en fille. Et on a pu aussi le voir dans le flamenco, avec la Compagnie Flamenca également en programmation du festival. Ce sont de toutes jeunes femmes qui ont chanté et dansé des chants qui leur ont été transmis par les générations précédentes.
Le rôle des femmes est donc très important parce qu'elles sont les garantes de la transmission. Elles sauvegardent et transmettent à la fois. Et parfois, elles apportent aussi des nouveautés. D'ailleurs, j'ai été totalement émue, touchée jusqu'aux larmes, quand j'ai entendu cette enfant de 12 ans, Nouhaila qui est venue avec l'Orchestre féminin de Fès et qui a chanté une qasida de Samy El Maghribi, « Al Kaoui ». Ce qui est extraordinaire est qu'à son âge, elle a interprété cette chanson de manière personnelle qui n'est pas du tout une copie de l'original. Elle s'est appropriée ce chant de Samy El Maghribi
Et je pense que la femme, dans son essence, a le don pour s'approprier les choses avec finesse sans jamais les reproduire telles qu'elles les ont entendues mais en apportant une espèce de touche audacieuse. De même que la danse de Valeria Saura de la compagnie Flamenca combine nouveautés et tradition. C'est une danse traditionnelle mais Valeria lui apporte en même temps une petite touche de modernité. Et ça les femmes savent très bien le faire. C'est donc pour ça qu'il nous fallait leur rendre hommage cette année.
Vous avez parlé de femmes qui sont « dans l'ombre de leurs maîtres ». Que voulez-vous insinué par là?
Elles ne sont pas réellement dans l'ombre de leurs maîtres, mais par exemple, dans le flamenco on avait un très grand guitariste qui s'appelait Pedro Bacán. C'était un immense guitariste et sa sœur chantait, mais elle n'a pu commencer sa carrière que lorsque malheureusement il a eu un accident de voiture. On en est pas là, bien sur. Ce n'est pas ce que je veux dire, mais effectivement il faut considérer que les femmes ont un rôle à jouer dans l'art, dans la culture et c'est très important d'insister là-dessus. On a voulu le dire durant ce festival. On a voulu se souvenir de cela. On le sait déjà mais on voulait le pointer davantage cette année.
Peut-on parler d'une prééminence des maîtres hommes dans la tradition musicale andalouse ?
C'est vrai que dans l'histoire de la musique andalouse, il y a eu plus d'hommes que de femmes, notamment en ce qui concerne les maîtres. Mais cela change depuis quelques temps. Au Maroc, on a par exemple Wafa Asri qui dirige un orchestre entièrement composé de femmes. Malgré cela, il y a encore dans la musique andalouse, culturellement, l'idée que le maître est sûrement un homme, contrairement à la tradition indienne par exemple, qui est une tradition musicale très riche et où les maîtres sont aussi des femmes. Mais cela commence à changer chez nous, comme on l'a vu avec Nouhaila de l'Orchestre féminin de Fès, par exemple. Cette petite fille a appris de sa maman, également chanteuse.
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