Ahmadou Ould Souilem est sur le point de prendre ses quartiers au 179, Rue Serrano à Madrid. Le nouvel ambassadeur du Maroc est attendu dans la capitale espagnole «dans les semaines, voire les jours à venir», affirme une source au département de Fassi Fihri. La même source indique que le nouvel ambassadeur devrait prendre part à la prochaine Commission mixte maroco-espagnole, actuellement en préparation. Entre-temps, la confirmation de cet ancien dirigeant du Polisario, comme ambassadeur à Madrid, fait déjà des heureux. La première réaction émane des «Amis du Sahara marocain», ONG établie à Madrid, qui souligne que «c'est la première fois qu'un ex-dirigeant du Polisario est nommé comme ambassadeur en Espagne». Une première, en fait, que la presse espagnole n'a pas manqué, non plus, de mettre en exergue. Pour le quotidien de référence El Pais, cette nomination suscite néanmoins «quelques craintes» auprès des dirigeants espagnols. Ces derniers, rapporte le quotidien, «se sont montrés peu enthousiastes face à une telle nomination». «Tous les Sahraouis ne sont pas pro-séparatistes», c'est le message que Rabat veut transmettre à la société espagnole. Et pour cause, ils ont estimé que «le nouvel ambassadeur risquerait de focaliser toute son attention sur le dossier du Sahara aux dépens des relations bilatérales», notamment dans leur volet économique et sécuritaire. Des craintes que le département de Taïb Fassi Fihri rejette en bloc. «Il n'y a jamais eu de réticences, contrairement à ce que prétend la presse espagnole, de la part des officiels de ce pays face à la nomination de Ould Souilem», affirme la même source. Le département des affaires étrangères impute le relatif «retard» de la réponse espagnole à la «lenteur de la procédure de confirmation du diplomate». La loi espagnole accorde, en effet, un délai de deux mois au Conseil des ministres pour confirmer ou rejeter une demande d'accréditation de diplomates étrangers. Depuis son ralliement, l'ancien membre fondateur du Polisario rentré d'une tournée américaine à la tête d'une délégation «porteuse d'un message sur la situation qui prévaut actuellement dans la région, particulièrement les derniers développements intervenus concernant la question du Sahara», pour reprendre les termes de la MAP. Ould Souilem qui a rallié le Maroc en juillet de l'année dernière devient ainsi le premier ancien dirigeant du Polisario à être nommé à la tête d'une Ambassade de «premier rang». Il n'est, néanmoins, pas le seul à occuper un rang diplomatique de haut niveau. Ibrahim Hakim assume toujours la mission d'ambassadeur itinérant alors qu'un autre ex-dirigeant du Polisario, Mustapha Boh Barazani est, depuis novembre 2008, ambassadeur du Maroc en Angola.