Satisfait, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saâd Eddine El Othmani, l'est de la contribution du Maroc au sein du Conseil de sécurité de l'ONU dont il assure la présidence pour la 3ème fois. Ahmed Snoussi, ancien ambassadeur représentant du Maroc aux Nations unies en compagnie de Saâd Eddine El Othmani. Vendredi 21 décembre, 16h. Au ministère des Affaires étrangères et de la coopération, diplomates et responsables des organismes des Nations unies sont venus nombreux assister à une conférence très particulière. Elle l'a été, d'abord, parce qu'elle a célébré la contribution du Maroc au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. Elle l'a été, ensuite, parce qu'elle a servi d'occasion pour rendre hommage à l'une des personnalités dont la renommée diplomatique n'est plus à attester : Ahmed Snoussi. Ancien ambassadeur, représentant permanent du royaume auprès de l'ONU à New York, ce diplomate a usé de son talent d'orateur pour séduire et parfois aussi faire rire l'assistance, pour la plupart d'anciens collègues, dans une ambiance conviviale qui a valu à cette rencontre son originalité. Des résolutions importantes Au terme de sa présidence du conseil de sécurité (CS), pour la 3ème fois consécutive, après deux mandats de 1962-1963 et 1992-1993, le Maroc se félicite d'un parcours satisfaisant. « Nous avons axé notre travail sur deux sujets : la situation dans la région sahélo-saharienne et la coordination des missions de maintien de la paix dans le monde », déclare le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saâd Eddine El Othmani, précisant ainsi la volonté du Maroc de marquer son empreinte au CS. « Le 10 décembre dernier, nous avons tenu une réunion ministérielle réussie qui a abouti à une déclaration officielle, la première du genre concernant la situation sahélo-saharienne. Elle deviendra désormais un document de base pour les discussions à venir », se réjouie-t-il. A cette résolution s'ajoute une autre, votée quelques jours plus tard (20 décembre) autorisant le déploiement d'une force internationale au Mali et dont le ministre a fait écho, par la même occasion : « ette résolution a été votée à la demande des pays Africains et du gouvernement malien dont le président a adressé, le 10 courant, une lettre au CS l'appelant à son adoption». El Othmani estime qu'il s'agit d'un parcours honorant pour le Maroc dont la période de présidence a connu le vote de deux résolutions aussi importantes pour le continent africain. Pour lui, la contribution marocaine a été « active » au sein du CS où il est attendu qu'une nouvelle résolution de coordination des missions de maintien de la paix soit bientôt adoptée. « e sujet n'a jamais été à l'ordre du jour des discussions du CS », rappelle El Othmani réitérant la détermination du Maroc à poursuivre son chemin avec autant d'énergie. Témoignage Et cette énergie, le Maroc la doit surtout à ses diplomates, une fourmilière qui, dans les coulisses du CS, ne ménage aucun effort pour convaincre et rallier les rangs aux causes humanitaires, dont l'intégrité territoriale reste une priorité. Rappelant le contexte politique difficile dans lequel le Maroc a entamé ses premiers pas au CS, à l'époque de la guerre froide, Ahmed Snoussi reconnaît que la mission de la diplomatie a été impossible face « aux batailles que se livraient l'Est et l'Ouest et au véto ». Il a fallu attendre la fin de cette ère stérile pour établir une feuille de route où le SC s'est officiellement acquitté du maintien et de la préservation de la sécurité dans le monde. Le Maroc a donc creusé son chemin lentement mais sûrement marquant, depuis, sa présence au cœur de la communauté mondiale. De son expérience au CS, 1992 à 1993, Snoussi relate plusieurs faits marquants dont l'un des plus importants a été le conflit lié aux déportés palestiniens. « Nous avons réussi à imposer à Israël la résolution 799 l'obligeant à ramener les déportés parce que la déportation est une violation de la loi internationale », se souvient-il, soulignant la gravité de la situation à l'époque où 400 Palestiniens ont été déportés par l'armée israélienne.Snoussi a tenu à partager plusieurs épisodes de son expérience se réjouissant du vote de la création du Tribunal pénal international (TPI) au cours de la présidence du Maroc et de la dimension humaine qui s'est élargie au sein du CS. Snoussi, « le président du monde » Saâd Eddine El Othmani a confié à l'assistance que discuter avec Ahmed Snoussi est si agréable que ça devient un réel plaisir. Il a eu bien raison, puisque Snoussi a réussi à séduire l'assistance par sa bonne humeur et ses anecdotes. Dans l'une de celles-ci, Snoussi raconte que dès qu'il a été nommé à la présidence du Conseil de sécurité, il a été contacté vers 4heures du matin par son ancien professeur de Meknès. « Il m'a posé une question : est-ce que c'est vrai que tu présides le monde ? », lance-t-il suscitant des éclats de rires. « Je lui ai expliqué que mon travail était d'assurer la coordination entre les membres du CS. Mais, mon prof ne voulait rien entendre, il me répétait : tu les commandes tous ! », s'exclame-t-il, avant de préciser que son professeur lui a posé une grande question à la fin de la communication : « Mais comment tu as fait ? Tu n'étais pas bon élève ! ». * Tweet * * VN:F [1.9.21_1169] please wait… Rating: 0.0/5 (0 votes cast) VN:F [1.9.21_1169] Rating: 0 (from 0 votes)