Le capital humain est au centre d'un séminaire initié par le ministère de l'Intérieur. L'objectif consiste à faire des ressources humaines un levier de réussite pour le projet de la régionalisation avancée. De droite à gauche, Rachid Benmokhtar, président de l'Observatoire National du Développement Humain, LI Jinjin, Premier Conseiller de l'Ambassade de Chine à Rabat et le professeur Blue Wooldridge de The L. Douglas Wilder, School of Government and Public Affairs de la Virginia Commonwealth University. La réussite du projet de régionalisation avancée dépend étroitement du capital humain. Sans ressources humaines qualifiées, compétentes et surtout motivées, ce projet risque de connaître un énorme retard et des blocages. C'est dans ce contexte que le ministère de l'Intérieur organise depuis hier un séminaire de haut niveau sur le thème « Décentralisation, régionalisation avancée et capital humain : enjeux, défis et pratiques d'excellence », au Palais des congrès de Skhirat. Dans une déclaration faite au Soir échos, le ministre de l'Intérieur, Mohand Laenser nous confie que lorsqu'on parle de plus de prérogatives pour les régions et plus d'indépendance du centre, il faut gérer ce changement à travers le capital humain. Et c'est là le principal défi, selon Laenser. « Ce changement ne doit pas concerner que les élus et les hauts responsables mais également la fonction publique au sein des communes, arrondissements et collectivités », nous a-t-il déclaré. Le secteur privé courtise le ministère de l'Intérieur Pour ce qui est de la formation, les présidents des universités Al Akhawayn et de l'UIR (Université internationale de Rabat) ont tenu à être présents à cette manifestation pour proposer leurs services au ministère de l'Intérieur. « Nous avons formé plus de 4 000 intermédiaires dans le cadre d'un partenariat avec le ministère de l'Intérieur. Un partenariat qui va s'inscrire dans la continuité », déclare à cet effet Driss Ouaouicha, président de l'université Al Akhawayn d'Ifrane (AUI). Toutefois, l'enseignement public semble être à la hauteur des prochains défis de formation de ces fonctionnaires de l'Etat, et la réponse est venue de la bouche de Lahcen Daoudi, ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres. « L'école a un rôle à jouer dans le cadre de ces changements. La formation doit suivre et je vous confirme que l'université marocaine est capable de suivre ce chantier ambitieux », a-t-il lancé. Une académie africaine bientôt lancée Quoi qu'il en soit, le ministre de l'Intérieur compte prendre le taureau par les cornes en lançant prochainement l'Académie africaine des collectivités locales. « L'Académie africaine des collectivités locales n'est pas un organe de formation, mais un organe de mise en synergie des centres de formation. C'est un organe de focalisation de l'attention sur le rôle indispensable des ressources humaines des collectivités locales. Il sera également un organe de labellisation, puisqu'on va accréditer les institutions qui seront capables de former les cadres des collectivités locales. Nous voulons qu'à partir de 2013, démarre une autre période de la décentralisation pour qu'elle soit au service des populations », nous déclare à ce propos Jean-Pierre Elong M'Bassi, Secrétaire général de cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (CGLUA). Selon ce dernier, le maillon faible sera certainement les ressources humaines. « Il faut les mettre à niveau et les former de manière continue et leur donner des salaires décents pour les motiver. Il faut également les sécuriser pour dérouler leur carrière et qu'ils ne soient pas en attente d'une fonction centrale mais locale et d'être un complément indispensable aux élus et en permanence », conclut M'Bassi. Un énorme chantier formation sera donc lancé, surtout lorsqu'on sait qu'au Maroc il existe seulement 26 fonctionnaires pour 1 000 habitants... * Tweet * *