Les étudiants de l'Ecole d'Architecture de Casablanca (EAC) ont organisé un sit-in hier devant le siège du ministère de l'Enseignement Supérieur. Les étudiants de l'Ecole d'architecture de Casablanca (EAC) ont fait un sit-in hier devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur. Huit ans après la création de l'école et malgré de nombreuses promesses, leur diplôme n'a toujours pas d'équivalence. En grève depuis mercredi dernier, les étudiants comptent également manifester devant le ministère de l'Habitat cette semaine. « En mars dernier, le ministre de l'Enseignement supérieur, Lahcen Daoudi, a promis de faire de notre diplôme l'équivalent d'un diplôme étatique », explique Rahma Bouziyar, étudiante en 4e année. « Je me souviens qu'il avait fait cette promesse le même jour où il a fermé l'ESAMA ». L'Ecole supérieure des arts et métiers d'architecture (ESAMA) de Rabat a été fermée en mars dernier. « La promesse du ministre était accompagnée d'une condition : transférer les étudiants de l'ESAMA à l'EAC. Une vingtaine d'entre eux ont été acceptés par l'EAC, contre treize non admis. Selon le ministre, c'est à cause d'eux que notre école ne recevra pas d'équivalence », indique la jeune fille. «Mais ces étudiants n'ont aucune revendication aujourd'hui. Ils sont allés chercher ailleurs. Certains ont intégré des écoles privées, d'autres sont partis à l'étranger », explique Rahma Bouziyar. Bien que Lahcen Daoudi ait réglé le problème des étudiants de l'ESAMA en les transférant vers une autre école, le vrai problème n'est toujours pas résolu. Le ministre est resté injoignable. En attendant, la patience des étudiants est à bout. « Nous en avons assez d'attendre. Nous voulons l'équivalence de notre diplôme. Cela fait des années que ça dure » s'exclame-t-elle. Huit ans de galère « Le problème date de la création de l'école. Après huit ans d'existence et trois promotions de diplômés, nous n'avons toujours pas d'équivalence. », indique l'étudiante. Les lauréats « n'ont pas le droit d'exercer en tant qu'architectes. Certains travaillent, mais ne peuvent pas avoir le statut d'architectes, ni signer leurs travaux » ajoute-t-elle. La création de l'école est le résultat d'une initiative des ministères de l'Habitat et de l'Enseignement supérieur. En 2004, suite à un déficit du nombre d' architectes, l'Etat avait lancé un appel d'offres pour la création d'une école privée censée épauler l'ENA. « L'enseignement à l'EAC se déroule conformément à un cahier des charges précis. En effet, l'établissement s'oblige à suivre un cursus semblable à celui de l'ENA (Ecole nationale d'architecture) » indique un communiqué.En 2010 enfin, l'EAC reçoit son accréditation, mais le diplôme n'est toujours pas reconnu. À l'époque le ministre de l'Habitat, Taoufiq Hjira avait promis d'accorder l'équivalence du diplôme. « Notre école est le résultat d'un partenariat public/privé. Elle a été créée sur l'initiative de l'Etat et le terrain que nous occupons appartient également à l'Etat», précise Rahma Bouziyar. * Tweet * *