La faiblesse des précipitations et les fortes chaleurs des mois de mai et juillet derniers ont impacté à la baisse la récolte des oliviers. Ahmed Ouayach assure que la production d'olivier pour cette année enregistrerait une baisse variant entre 15 et 20 % en moyenne. Face à ce repli de l'offre, les prix vont certainement augmenter sur le marché. À fin septembre 2012, les exportations d'huile d'olive brute ou raffinée ont chuté de 680,7 millions de dirhams à seulement 143,6 millions de dirhams, soit 4 fois moins, selon l'Office des changes. La récolte des oliviers destinés à l'huile a débuté dans certaines régions sur fond de baisse de la production estimée pour cette campagne à 20 % en moyenne en raison notamment de la faiblesse des précipitations et les fortes chaleurs des mois de mai et juillet derniers. Une situation qui ne manquerait pas d'impacter à la hausse les prix de vente sur le marché national. Contacté par le Soir échos Ahmed Ouayach, président de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural (Comader) assure que «la production d'olivier pour cette année enregistrerait une baisse variant entre 15 et 20 % en moyenne. Face à ce repli de l'offre, les prix vont certainement augmenter sur le marché». À son avis, ce déséquilibre entre l'offre et la demande serait contrebalancé par les stocks de l'année précédente. Puisque les producteurs ont eu des difficultés pour écouler leur production. Quoi que la fixation du prix de vente suit les fluctuations de la loi du marché dictée généralement pour cette filière agricole par les intermédiaires. Selon la profession, il faudrait donc s'attendre à un prix variant entre 35 et 40 dirhams le litre à partir du mois de janvier 2013, période où le fruit se colore de noir c'est à dire plus de teneur en huile. Contrairement aux mois d'octobre et novembre où la cueillette des olives (faiblement gorgées d'huile) est destinée essentiellement à l'huile d'olive vierge extra et l'huile d'olive vierge. La tendance baissière de l'offre est corroborée par les derniers chiffres de l'Office des changes. À fin septembre 2012, les exportations d'huile d'olive brute ou raffinée ont marqué une chute spectaculaire. Les ventes à l'étranger pour l'année en cours sont 4 fois moins que celles enregistrées l'année précédente. Elles sont tombées de 680,7 millions de dirhams (36 762 tonnes) à seulement 143,6 millions de dirhams (8 311 tonnes). Une contreperformance qui remet en question encore une fois la compétitivité de l'un des éléments phares des produits du terroir. Généralement, la récolte des oliviers est plus abondante les années bissextiles. Mais cette Superficie et production oléicoles année le rendement par hectare serait compris entre 1,4 et 2 tonnes/hectare au meilleurs des cas, selon Ouayach. Chiffrée à 1 million de tonnes en moyenne par an (20 % de jeunes oliviers), la production des oliviers au Maroc est en retrait par rapport à ses concurrents directs comme l'Espagne ou encore la Tunisie. L'irrégularité quantitative et qualitative de la production malgré «les grands efforts du plan Maroc vert, en l'occurrence le plan oléicole, pour reprendre les propres termes d'Ouayach, grippe toute stratégie d'export. Signe des temps: l'atomicité du marché et la domination de l'informel freinent encore le développement de la filière oléicole, une des composantes capitales du plan Maroc vert. L'un des points faibles que l'on pointe souvent du doigt est la commercialisation et la stratégie marketing. Ouayach tient vivement à souligner ce point, un des principaux éléments de la nouvelle stratégie Maroc Export Plus. À ces entraves viennent s'ajouter ensuite la médiocre structuration du secteur et la faible modernisation des moyens de production (valorisation, transformation…). Sans oublier le non respect des dispositions techniques et le faible encadrement des travailleurs. Pour ne citer que l'exemple des techniques archaïques de cueillette des récoltes. La méthode manuelle classique pour ramasser ou plutôt arracher sauvagement les fruits nuit dangereusement à l'arbre. «Cette méthode massacre le rendement de l'olivier voire même sa qualité», explique Ouayach. D'où son appel lancé pour promouvoir les coopératives et les incitations fiscales qui vont avec, seule voie d'ailleurs pour remettre de l'ordre et structurer ainsi la filière oléicole, à l'exemple des autres filières qui ont donné des résultats satisfaisants comme celle laitière. * Tweet * *