Le roi Mohammed VI a nommé, lundi à Rabat, Abdelhak Lamrini porte-parole du Palais royal. Cette désignation constitue une consécration pour ce dernier dont le souverain a loué, par la même occasion, « ses qualités , son dévouement et son abnégation dans l'accomplissement des différentes missions qui lui ont été confiées ». Abdelhak Lamrini, nouveau porte-parole du Palais. Pour être aussi concis, l'hommage à celui qui va désormais se prononcer au nom du Palais royal, n'en est pas moins significatif. Il est même riche en symboles, tant il est vrai que dans la culture royale, notamment sous le règne de Mohammed VI, la sobriété et la réserve sont de mise. Abdelhak Lamrini n'est pas un inconnu du public. Depuis bien des années, sa silhouette est devenue familière à force d'être proche des rois, feu Hassan II, ensuite le roi Mohammed VI dont il a suivi également les pas et l'évolution depuis la tendre enfance du prince héritier. Entré au Palais royal dès 1965, comme détaché à la direction du Protocole royal, il ne quittera plus ce poste, nvi le cadre, pour en devenir plus tard directeur du Protocole au ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie. Il avait remplacé à cette fonction le général Moulay Hafid Alaoui, connu pour sa rudesse et le peu d'entregent et qui avait accompli sa mission d'une main de fer... Un poste pour un autre Abdelhak Lamrini quitte ainsi le poste prestigieux d'Historiographe du royaume, et devient celui qui parlera désormais au nom du Palais royal, poste occupé jusqu'en 2005 par Hassan Aourid, lui-même nommé en 2009 Historiographe du royaume avant de céder son fauteuil à Lamrini en 2010. Le nouveau porte-parole du Palais royal nommé lundi a connu une carrière au long cours, à deux volets : l'engagement au service des souverains et une activité littéraire, marquée au sceau de la créativité et de la recherche. La nomination de Abdelhak Lamrini participe aussi, à coup sûr, d'une vision de communication et de transparence. Il est né à Rabat en 1934, il a suivi des études secondaires au lycée Moulay Youssef de Rabat, avant de rejoindre ensuite l'Institut des hautes études marocaines (IHEM), pépinière d'une élite intellectuelle, dont des historiens, des hommes de lettres, voire de futurs sociologues. Inscrit successivement à la Faculté de lettres de Rabat, il y décroche d'abord le diplôme de licence, ensuite le DES à l'Institut des études supérieures arabo-islamiques, relevant de l'Université de Strasbourg, puis un doctorat de troisième cycle en 1973 à la même université. Le cursus universitaire ne s'arrêtera pas là, puisqu'il s'inscrit ensuite à l'Université Mohammed Ben Abdallah de Fès pour y préparer et soutenir un doctorat en lettres, en 1996 sur le thème pionnier « La poésie du jihad dans la littérature marocaine ». Il est aussi l'auteur , entre autres publications, d'une magistrale fresque intitulée : « L'armée marocaine à travers l'histoire » et un compendium sur la femme marocaine. Grand commis de l'Etat, Abdelhak Lamrini, cultive depuis bientôt cinquante ans , une proximité avec le roi et les membres de la famille royale. Discret, alerte et homme d'entregent, il est aussi un homme de débat et d'ouverture que la fonction, aussi élevée, n'a jamais grisé. Il est aussi un homme de sports, qui cultive la marche et le jogging. A Tanger, à Agadir, quand il bénéficie de temps libres, on l'aperçoit tôt le matin courant le long des corniches, au milieu d'autres !…Simple et courtois. L'annonce de 2007 Abdelhak Lamrini a déjà goûté à l'exercice de porte-parole quand ce poste était vacant entre 2005 et 2012. Le 28 février 2007, Lamrini a lu, devant les caméras des chaînes publiques en direct, le communiqué annonçant la naissance de la princesse Lalla Khadija. Sur un ton solennel, Lamrini précisait que l'heureux nouveau-né et sa mère étaient en parfaite santé sous une salve de 21 coups de canon saluant la naissance de la petite princesse, cadette de Moulay El Hassan. * Tweet * *