L'un des commis de l'Etat du Maroc du troisième millénaire et patron d'une PME employant une cinquantaine de personnes, a profité d'une réunion plénière pour expliquer à ses subordonnés ce que représente un service par rapport aux autres maillons de la chaîne en choisissant d'illustrer ses propos par ces forces qui régiraient l'univers : le yin [...] L'un des commis de l'Etat du Maroc du troisième millénaire et patron d'une PME employant une cinquantaine de personnes, a profité d'une réunion plénière pour expliquer à ses subordonnés ce que représente un service par rapport aux autres maillons de la chaîne en choisissant d'illustrer ses propos par ces forces qui régiraient l'univers : le yin et le yang. Ce germe qu'on perçoit dans un ensemble et qui grossit jusqu'à remplacer la force qui le contient a effrayé plus d'un collaborateur. Et il y a de quoi. L'interaction du yin et du yang engendrerait, selon la tradition chinoise, des phénomènes dont certains sont visibles et d'autres invisibles. Ce qui est clair, c'est que nos gouvernants se sont mis à l'air du temps, mondialisation oblige, en abandonnant les référentiels orientaux et occidentaux pour schématiser en s'appuyant sur la culture du futur maître du monde. Là où le bât blesse c'est que les Chinois travaillent tapis dans l'ombre, ils ne sont adeptes ni de métaphore ni d'alchimie, mais se concentrent sur leur besogne. Ceci alors que « La vie marocaine ressemble à un tableau abstrait. Le social, l'économique, le politique sont enfermés dans une série de cercles, grands ou petits dans lesquels on agit ou on somnole. Entre eux de larges espaces intermédiaires… », écrivait l'éditorialiste de la regrettée revue Lamalif (n°3 du 15 mai 1966). Un éditorial distillant la situation qui prévalait en plein état d'exception décrété une année auparavant, il reflète aussi ce que nous vivons dans le temps présent. * Tweet * *