L'Association les Bonnes œuvres du cœur (ABOC) a organisé samedi 15 septembre une kermesse de bienfaisance dans l'enceinte de la Clinique de l'Association. Une manifestation pour redonner le sourire aux enfants qui souffrent de maladies cardiaques. 12 000 enfants ont été sauvés depuis 1995 grâce à l'Association les Bonnes Œuvres du Cœur. Un visage enjolivé. Un sourire débordant. Une mine à la limite infantile. Les qualificatifs ne seraient pas de trop pour décrire l'enthousiasme qui habite Saadia. En effet, sa fille Nadia qui souffrait d'une maladie cardiaque a pu être opérée grâce à l'Association les Bonnes Œuvres du Cœur (ABOC). Un grand soulagement après s'etre frottée à moult vicissitudes médicales. Entourée de Nadia et de son frère, elle nous déroule le scénario de son parcours du combattant. « C'est à partir de 4 mois que j'ai constaté des anomalies chez Nadia. Quand je l'allaitais, le lait sortait par les narines. Au bout de 6 mois, je l'amène à l'hôpital , mais le problème persistait. A l'âge de 8 mois, je suis partie consulter des pédiatres mais il m'ont dit que le problème est inhérent à son âge et qu'il allait se résoudre bientôt. Un jour, je suis rentrée du travail et je l'ai trouvée évanouie. Je l'emmène à la clinique, on me recommande de faire une anesthésie et mais le montant demandé était au dessus de mes moyens. Après moult péripéties, je découvre l'Association. Elle a effectué une première opération et une autre est prévue pour le 23 octobre prochain ». Sauver des vies Ce sentiment de satisfaction, plusieurs mamans l'éprouvent. Grâce à l'ABOC , leurs progénitures ont pu recouvrer la vie. Pratiquer des opérations c'est bien, effectuer des suivis encore mieux. C'est ainsi que l'Association a organisé samedi dernier, au sein de sa clinique, une kermesse de bienfaisance. « Tous les jours nous rencontrons des gens démunis qui souffrent beaucoup qui viennent de toutes les régions du Maroc. Nous avons organisé cette kermesse pour permettre aux enfants qui se sont déjà faits opérés à la clinique de retrouver le sourire. On a pris des enfants qui attendent de se faire opérer, mais aussi des enfants issus de familles aisées qui ont la chance d'avoir une vie normale pour inciter leurs parents à venir en aide aux enfants démunis », affirme Aicha Ejjennane la chargé à la communication de l'Association. Les enfants ont pu se divertir dans les stands de jeux, les animations avec les clowns, les ateliers de maquillage, et la danse. Une tombola a été organisée pour venir en aide à un enfant démuni qui se trouve présentement en urgence. Deux bâches blanches décorées de motifs rouge en forme de cœur installées sur la cour et la terrasse de la clinique, abritaient les festivités. Certains enfants gagnés par la fatigue, pouvaient recharger les batteries avec les gâteaux et boissons. L'émotion a monté d'un cran lors de la séance de témoignages de parents dont les enfants avaient déjà subis des opérations. Pendant que les potaches se distrayaient, les parents assistaient à la projection d'un fim qui retraçaient le parcours de l'Association. Un bénévolat qui a débuté en 1995. Combler un déficit Le saviez-vous ? Dans le monde, 1 bébé sur 100 nait avec une formation cardiaque. Au Maroc 6000 bébés sont touchés. Mais la prise en charge représente un talon d'Achille. Le personnel soignant fait défaut : 10 spécialistes cardiopédiatres ( 5 dans le public et 5 dans le privé dont trois dans ABOC) et 4 chirurgiens cardiopédiatres pour 30 millions d'habitants. Pis, chaque jour 9 enfants et 17 adultes décèdent de maladies cardiaues dans le royaume faute de moyens. C'est dans ce contexte qu'a vu le jour l'Association des bonnes œuvres du cœur. « l'Association les Bonnes œuvres du cœur, en initiant la cardiologie pédiatrique et chirurgie cardiaque professionnelle et aux normes internationales a réussi son pari : pouvoir opérer dans notre pays des bébés de moins de 5 kg à cœur ouvert , qui étaient inopérables au Maroc, et qu'il fallait adresser en urgence à l'étranger, dans des conditions d'urgence extrême , moyennant des montants atteignant les 30 000 à 40 000 euros. Très très rares sont ceux qui avaient les moyens de s'offrir ces conditions, les autres décédaient devant l'impuissance de leurs familles », révèle le Dr Said Ejjennane président fondateur de ABOC. Au service des démunis Le tournant, ce fut le 18 mai 2001. L'association amasse 25 millions de dirhams grâce à l'organisation d'un téléthon. Une somme qui va lui permmettre d'ouvrir l'unique institut cardiopédiatrique de l'Afrique, sis sur le Boulevard Ghandi à Casablanca. Au grand bonheur des parents démunis. « Nous travaillons sur la base d'un quota de 60% d'indigents et 40 % de mutualistes. Si des indigents arrivent avec une infime somme on les prend et on s'occupe du reste. S'ils n'ont rien nous allons essayer de leur trouver tout l'argent de l'opération à travers les mécènes. Il existe de nombreuses entreprises de la place qui prennent en charge des enfants démunis », indique Aicha Ejjennane. Il est important de signaler que les mutualistes de moins de 4 000 dirhams sont dispensés de payer le quote-part nécessaire à leur intervention. Depuis sa mise sur pied, ABOC à pu allonger la durée de vie de nombreux bambins. 12 000 enfants ont été sauvés de 1995 à nos jours. En 2011, 533 patients dont 61 % d'indigents ont subi des opérations. Toutefois un soutien des autorités ne serait pas de trop. « Nous n'avons malheureusement pas encore reçu le concours du ministère de la santé et de la prévention car il est aujourd'hui avéré que les maladies cardiaques sont la première cause de mortalité dans el monde et particulièrement au Maroc. Nous souhaitons qu'il nous appuie sur plusieurs domaines. Il faut laisser la chance aux gens pauvre pour qu'ils puissent vivre », constate-t-elle. Il n'empêche, ABOC compte étendre ses tentacules dans toute l'Afrique. « Nous allons prochainement signer le 19 octobre une convention internationale avec une association américaine et une association italienne pour opérer tous les enfants du continent africain ». De quoi arracher le sourire à de nombreuses mères de patients qui souhaitent elles aussi éprouver le même plaisir que Saadia. Témoignages Fatim Zahra, mère de Wissam « Elle avait deux trous dans le cœur et l'un faisait passer le sang au poumon. Ce qui lui empêcher de bien respirer. Je partais voir mon médin 5 fois par mois . C'est par la suite qu'il m'a suggéré de se rendre à l'Association des Bonnes œuvres du cœur. Après une première opération qui a échoué, elle a repassé avec succès la seconde. Et par la grâce de Dieu elle se porte comme un charme ». Jamila, mère de Inasse Sahni « Ma fille ne prenait pas la tétine comme le fait tous les enfants de son âge. Elle a fait sa première opération à 4 mois mais elle continuait toujours à souffrir de problèmes respiratoires. Après avoir consulté un médecin je me suis rendue à la clinique de l'Association ». Zineb, sœur de Hicham « Mon frère avait une malformation du cœur. Nous l'avions découvert tardivement. C'est après un effort physique qu'il s'est évanoui. Nous sommes partis voir un médecin qui a révélé la présence un trou dans son cœur. C'est par la suite qu'on est entré en contact avec l'Association qui l'a bien pris en charge. On était très inquiet au début de l'opération mais tout s'est bien passé dans l'ensemble . Il est actuellement en classe de CM2. C'est un travail salutaire. Le plus frappant c'est qu'elle continue à le suivre et nous invite à prendre part aux manifestations qu'elle organise dans les manifestations qu'elle organise ». * Tweet * *