Le chef du gouvernement a rencontré les Marocains résidant à l'étranger, à l'occasion de la Journée nationale qui leur est consacrée chaque 10 août. Il leur a promis l'amélioration des services qui leur sont rendus. Le chef du gouvernement a présidé une journée de travail sur les différents services rendus aux MRE par l'administration. Des ateliers de travail ont été animés par plusieurs responsables. C'est un bain de foule qui attendait le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, à son arrivée au club de Bank Al-Maghrib où se tenait, ce vendredi 10 août, la Journée nationale des MRE. Venus de France, d'Italie, de Belgique et des Pays-Bas, pour la plupart d'entre eux, les immigrés ont afflué en grand nombre pour exprimer leurs préoccupations ou déposer leurs plaintes. Plusieurs n'ont pas hésité à crier leur désarroi et s'emporter contre des difficultés et des injustices. Face à une ambiance souvent électrique, Benkirane a tenté de calmer les esprits faisant appel à la logique. Renouer la confiance d'abord «Il ne faut pas croire qu'en une séance on pourra régler tous les problèmes ou encore régler des comptes politiques. De toute façon, un jour viendra où on comprendra que nous formons tous le même corps et que nous devons être tous solidaires », lance-t-il, soulignant que l'Etat doit être au service des MRE, mais que ces derniers ont aussi le devoir de soutenir leur pays d'origine. Benkirane parle ainsi de remettre la pendule, de rappeler à l'ordre ceux qui confondent responsabilité et privilège. « Il faut des instructions sévères (...) Faire comprendre qu'ambassadeur n'équivaut pas à pacha mais à fonctionnaire de l'Etat dont le salaire provient des impôts des citoyens », précise le chef du gouvernement ovationné par les MRE. C'est au rétablissement de la confiance entre les Marocains du monde et les administrations de leur pays d'origine que veut aboutir le nouveau gouvernement en axant sa nouvelle approche sur ce partenariat gagnant/gagnant. Solidarité contre crise Reconnaissant que ce sont les communautés immigrées qui souffrent le plus de la crise économique, Benkirane a confié son optimisme de voir cette crise dépassée. « Nous avons réussi jusque là à maintenir une stabilité et nous prenons toutes les précautions nécessaires », indique-t-il. Et de reconnaître que plusieurs MRE souffrent également de différents problèmes qu'ils n'arrivent pas à résoudre durant leur court séjour au Maroc. « Ce n'est pas possible pour un MRE de faire des allers et retours dans les tribunaux alors que son séjour ne dure qu'un mois (...) Il est urgent d'améliorer les services administratifs », dit-il convaincu que généraliser les guichets uniques pourrait être une bonne alternative. Au service des MRE Ce n'est donc pas un hasard qu'on ait choisi à cette journée nationale le thème « Promotion des services au profit des Marocains du monde ». Divers, variés et surtout interactifs, les services que proposent les ministres concernés veulent assurer l'écoute et le meilleur délai de réponse. Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saad Eddine El Othmani, annonce l'augmentation du nombre de consulats de douze. « Nous avons également dressé le diagnostic des consulats pour établir la liste de celles qui nécessitent d'être renouvelées et celles qui doivent être déplacées ailleurs pour être plus productives », révèle-t-il. Et de préciser qu'un programme est mis en place pour rehausser la qualité des services par le renforcement de la formation au sein du département. Autre mesure : le lancement d'un site web dans le but d'accueillir les plaintes et les suggestions des MRE. Au ministère de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration, c'est aussi la création d'un portail www.service-public.ma » qu'annonce le ministre, Abdeladim Guerrouj, soulignant qu'il s'agit d'une base de données de 700 procédures dont 60 concernent uniquement les MRE. «Nous allons mettre en place une permanence de deux heures supplémentaires dans toutes les administrations publiques », dit-il. De son côté, le ministre délégué chargé du Budget a promis des facilités et des avantages fiscaux au profit des MRE leur permettant de récupérer le quitus fiscal de leur véhicule en 48h. Une convention et des principes Le ministre délégué chargé des MRE, Abdellatif Maâzouz, a signé une convention de partenariat avec le secrétaire général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), Said Leftit. Objectif : offrir aux MRE la possibilité d'adhérer au régime de retraite au Maroc, en leur assurant une couverture adaptée à leurs besoins. La couverture englobe également une mention de retraite et le transfert du corps du défunt à la mère patrie en cas de décès. Maâzouz compte énormément sur les associations des MRE pour servir de relais au département et promet d'asseoir la transparence afin que ce partenariat soit fructueux. « Toute association ayant bénéficié d'une subvention et n'a pas tenu ses engagements sera poursuivie », déclare le ministre soulignant que son approche vise à ne pas privilégier l'assistanat. Les MRE, pour lui, ne doivent ménager aucun effort pour la préservation de leurs droits sociaux, la satisfaction de leurs besoins culturels et surtout le maintien de leur lien avec le Maroc sans renoncer à leur intégration dans les pays d'accueil. * Tweet * *