« Mort à vendre » représentera le Maroc aux Oscars 2013. Retour sur l'inclination de Faouzi Bensaïdi, son auteur, pour le septième art et les temps fort de ce film noir. Fahd Benchemsi joue le rôle de Malik, l'un des personnages principaux du long-métrage « Mort à vendre ». La nouvelle est tombée jeudi 9 août dernier, tel le nouveau sésame qui vient s'aligner à côté de la pluie de prix qui a déjà récompensé « Mort à vendre », ces six derniers mois. Ce polar, réalisé par Faouzi Bensaïdi, a été sélectionné pour représenter le Maroc aux Oscars 2013, a annoncé le Centre cinématographique marocain. La course à la prestigieuse statuette jaune, est définitivement lancée, pour cet opus, couronné par le prestigieux prix cinéma art et essai lors de la compétition de la section Panorama à la Berlinale, le 11 février dernier dans la capitale allemande. « Nous sommes très heureux, le film a été diffusé à 21 heures, c'est un merveilleux cadeau et il s'agit du seul opus arabe», avait confié le cinéaste quelques semaines avant le célèbre festival berlinois. Un précieux passe, inespéré, qui allait offrir à ce polar, situé dans le Nord marocain, l'occasion d'être présenté dans 3 000 salles de cinéma aux quatre coins du monde, afin d'affoler la planète 7e art. La formidable nouvelle avait été annoncée de plus, vendredi 17 février, lors de l'avant-première de « Mort à vendre » à Casablanca. Le vendeur français du film, Urban distribution, avait confié au cinéaste : « C'est le prix que je préfère !» Moins de deux mois plus tard, c'est à Tétouan, ville lumière où a été tourné « « Mort à vendre », et qui accueille alors la 18e édition du Festival International du Cinéma de Tétouan, que ce film obtient le Grand prix, ayant conquis à l'unanimité le public et le jury de cette 18e édition, exclusivement dévolue au septième art du bassin méditerranéen. Le cinéaste qui avait alors présenté son film, lors du 13e Festival national du film de Tanger avait de plus confié, quelques mois auparavant :« je serais très heureux si je pouvais présenter mon film à Tétouan, ville où il se situe ». Le Nord marocain évoque notamment, une valse de souvenirs et d'images à l'esprit du réalisateur qui y a vécu, enfant. Ce film noir, réunit trois destins, trois amis, Malik, Alla et Soufiane, qui sont tout au long du film aux prises avec la violence des rapports humains, au cœur de Tétouan, révélée à travers une esthétique hors-pair. Produit par Agora Productions, dont les bureaux sont logés dans la métropole casablancaise, cette société de production très active affiche de belles réussites à son tableau : « L'ennemi intime », « La source des femmes » , « Djinns », « Le tango des Rashevski ». N'étant pas à son coup d'essai, Faouzi Bensaïdi, rompu à la sélection des plus prestigieux festivals, est l'un des rares cinéastes marocains dont les films, ont tour à tour été présentés au Festival de Cannes : « Mille mois », et à la Mostra de Venise, « What a wunderful world ». Nouveaux visages « Mort à vendre », récit sombre aux allures de polar, qui réunit Fahd Benchemsi (L'Amante du Rif), Fouad Labiad, Mouhcine Malzi (La Brigade) Iman Mechrafi, révèle ainsi, de nouveaux talents. Des talents communs, comme les comédiens Imen Mehrafi et Mouhcine Malzi, tous deux issus du théâtre, à l'image de Faouzi Bensaïdi, dont les premières amours sont également nées sur les planches. Dans un Tétouan, sans foi ni loi, ces trois amis orchestrent le braquage du siècle. Malik, interprété par Fahd Benchemsi, tombe amoureux de Dounia, une jeune prostituée, campée par Imen Mehrafi. Pour l'amour du film noir, l'éloge de la violence et d'êtres en errance, rappelant la veine de « Bonny & Clyde », qui secoua l'Amérique au lendemain du Watergate et de la découverte des ravages de la guerre du Vitenam. Un récit noir, réunissant ces trois destins en présence, ces trois amis, Malik, Alla et Soufiane, qui sont tout au long du film aux prises avec la violence des rapports humains, au cœur de Tétouan, révélée à travers une esthétique hors-pair. Fidèle à ses directeurs de la photographie, comme Marc-André Batigne (Mort à vendre ), Gordon Spooner (What a wonderful world) et Antoine Eberle (Mille mois), le cinéaste travaille souvent avec la même famille de comédiens. On pense d'emblée à son épouse, la talentueuse Nezha Rahil, à la mélancolie méditerranéenne, qui ponctue chacun de ses films. « Nous sommes très proches. La frontière entre le travail et la vie fait partie intégrante de nous et de notre histoire. Nous évoluons ensemble, elle est la première personne à lire les scénarios, elle s'occupe toujours du casting et elle a signé les costumes dans «Mort à vendre». C'est une actrice que j'aime énormément. J'aime sa justesse, son intelligence et sa sensibilité. Elle épaissit son personnage, qui prend corps et chair après mon écriture. Nezha a su insuffler fragilité et véracité au personnage qu'elle incarne dans Mort à vendre, si bien que des spectateurs m'ont dit, que ce personnage pourrait faire l'objet d'un film », confiait-il. * Tweet * *