Plus rapide que le laissaient supposer les congressistes, le processus d'élection du nouveau secrétaire général du PJD s'est accéléré suite au retrait des concurrents de Benkirane qui, dimanche soir, a été réélu officiellement. Benkirane a été réélu pour un 2e mandat de quatre ans à la tête du PJD, ce qui devrait lui permettre de conduire son parti jusqu'aux prochaines législatives. Unanimité rime avec militantisme au PJD. Au deuxième jour de son 7e congrès, dimanche 15 juillet, le parti a procédé à la réélection de Abdelilah Benkirane au poste de secrétaire général pour un second mandat de quatre années. La procédure d'élection qui devait prendre plusieurs heures et se poursuivre jusqu'au lendemain, lundi, a été écourtée et facilitée dès le départ, lorsque les principaux concurrents de Abdelilah Benkirane, Mustapha Ramid et Aziz Rebbah, ont décidé de retirer leurs candidatures. Les deux hommes ont tenu à justifier leur volonté par leur conviction d'appuyer la candidature du leader du parti. « On ne change pas une équipe qui gagne », estime Mustapha Ramid confiant que Benkirane représente, à ses yeux, un modèle pour le PJD qu'il a conduit d'une « manière exemplaire » au cours de son précédent mandat. « A présent que Benkirane est Chef du gouvernement, il est du devoir des membres du parti de soutenir la réussite de cette expérience », ajoute-t-il. Pas de suspense Il ne restait plus pour les votants que de faire un choix entre deux noms : Abdelilah Benkirane ou Saad Dine El Otmani. L'écrasante majorité a opté pour le premier en lui accordant 2 240 voix sur les 2 586 valides. Avec 85,11% des votes, la réélection de Benkirane à la tête du PJD est donc officielle. Dans le règlement, se présenter à l'élection finale au poste de secrétaire général nécessite l'obtention de plus de 10 % des voix du corps électoral, composé des membres du conseil national (le précédant et le nouveau dont les membres ont été élus samedi) et être classé parmi les 5 premiers. A ce stade, Abdelilah Benkirane avait obtenu 224 voix, Saad Eddine El Othmani 149, Aziz Rebbah 62 et Mustapha Ramid 59. Le conseil national a également élu les deux adjoints du secrétaire général, Abdellah Baha (premier) et Slimane El Omrani (deuxième), ainsi que Abdelaziz Omari au poste de directeur général du parti. Quant à Saad Dine El Otmani, il a été reconduit au poste de président du conseil national du PJD. Confiance et relève Ce n'est pas un hasard que le PJD ait choisi à son congrès le slogan « Partenariat efficace dans l'édification démocratique ». Pour les dirigeants du parti, le PJD en a fait la démonstration en appliquant ce principe à toutes les étapes des ses assises accomplies dans une ambiance calme et responsable. Benkirane l'a réitéré à l'occasion de son discours prononcé dès l'annonce de sa victoire. « C'est un travail d'équipe, un engagement de tous et je ne parle pas, ici, d'engagements électoraux », déclare-t-il. L'homme fort du PJD n'a pas caché son émotion en remerciant son équipe, mais surtout en lui rappelant sa mission. Soulignant l'importance que revêt son rôle à la tête du parti et du gouvernement, Benkirane se dit convaincu que le PJD devra servir de « garant » à la stabilité du Maroc et à son développement. « Notre volonté est de réformer et, pour cela, nous devrons affronter ceux qui n'en veulent pas (...) Nous devons arriver à faire en sorte que l'Etat soit au service du peuple et non le contraire », recommande-t-il alliant le devoir citoyen à l'islamique. « Notre combat se poursuivra encore longtemps (...) Et nous ne sommes plus aussi jeunes qu'avant », lance-t-il. Un brin d'humour qui a suscité quelques rires mais surtout attiré l'attention sur la nécessité de préparer la relève tout en préservant « quelle que soient les conditions » la monarchie. Abdelilah Benkirane estime que la responsabilité que lui confie son équipe est un nouveau souffle à sa volonté de leader politique et entant que Chef du gouvernement. Une réélection et un nouveau défi Félicité par le souverain pour sa réélection à la tête du PJD, Abdelilah Benkirane a déclaré que la confiance qui lui est témoignée correspond à un défi à relever. Dans son allocution, suite à sa réélection, dimanche, le leader du parti a promis de ne ménager aucun effort pour poursuivre sa mission au sein de son équipe et en harmonie avec l'Institution royale. Benkirane compte, pour cela, sur la volonté de tous, majorité et opposition. Il a réitéré l'importance de préserver la confiance des citoyens et de répondre à leurs besoins et attentes. Et parce que « partenariat » est le mot clé du PJD, le principe de la parité a été l'un des faits marquants du 7e congrès où les femmes ont eu leur mot à dire. Leur quota fixé à 25 % par le parti a été dépassé de loin pour franchir la barre des 39,4 %, soit 63 élues au conseil national. C'est ce dont Bassima Hakkaoui a qualifié de « succès » pour la femme, au cours du congrès. Avec humour, Abdelilah Benkirane a dit craindre que les hommes viennent demander des comptes. * Tweet * * *