Le Sommet de Rio +20 sur le développement durable, qui s'est tenu au Brésil du 20 au 22 juin derniers, s'est achevé sur une note mitigée. Une cohorte de promesses en lieu et place d'engagements majeurs. De quoi provoquer l'ire de la société civile. Réunion sur le « Développement durable et défis de la transition vers une économie verte » organisée par le Maroc au centre de Conférence de Rio+ 20. « Rio +20 sera l'une des plus importantes réunions mondiales sur le développement durable de notre temps. À Rio, notre vision doit être claire : une économie verte et durable qui protège la santé et l'environnement tout en soutenant la réalisation des Objectifs de Développement du Millénaire grâce à la croissance économique, le travail décent et l'éradication de la pauvreté ». Ces déclarations du Secrétaire général des Nations Unies annonçaient déjà la couleur. Après le fiasco du sommet de Copenhague en 2009, les dirigeants de la planète voulaient, à travers le rendez-vous de Rio, dissuader les plus sceptiques. En témoignent les nombreuses réunions organiséés au Brésil en marge du sommet. Mais au final, le sommet tant attendu aboutit à une cohorte de promesses en lieu et place d'engagements majeurs. La réaction de Ban Ki moon à la fin des travaux est assez anecdotique. Il considère le texte final comme « une vision sur laquelle nous pourrons bâtir nos rêves ». Une avalanche de promesses En effet, 190 pays de l'ONU ont adopté un document intitulé « Le monde dont nous voulons », proposé par le Brésil. Ce rapport de 49 pages, meublé d'une kyrielle de promesses, prone l'élaboration de politiques d'économie verte qui pourra réduire les effets négatifs de la pollution sur les personnes, d'autant plus que, selon des estimations, la population mondiale devrait atteindre la barre des 9,5 milliards en 2050. Toutefois, ces mesures « ne doivent pas imposer des règles rigides mais respecter la souveraineté nationale de chaque pays, sans constituer un moyen de discrimination ni une restriction déguisée au commerce international », précise le rapport. Autrement dit, chaque Etat va choisir l'approche qui lui convient le mieux. L'organisation des Nations a aussi décidé de renforcer la gouvernance mondiale du developpement durable. L'instance fait peau neuve avec la mise sur pied d'un forum intergouvernemental en remplacement de la commission du developpement durable. Le Programme des Nations Unies pour l'environnement voit ses prérogatives renforcées. Elle s'affiche désormais comme la principale locomotive de l'environnement avec la participation de tous les Etats onusiens. Aussi, le document a défini un cadre d'actions qui embrasse 25 secteurs notamment la sécurité alimentaire, l'éradication de la pauvreté, l'énergie, le transport, la santé, l'emploi, l'éradication de la pauvreté, l'eau, la protection des océans, le changement climatique, la consommation et la production durables. Les conférenciers ont aussi émis le souhait de fixer des Objectifs du développement durable à l'image des Objectifs du Millénaire pour le développement. Pour ce faire, un groupe de 30 personnes sera constitué avant la prochaine assemblée générale de l'ONU qui doit se tenir en septembre. Ils devront présenter des propositions en 2013 avant la mise en place de ces mesures à partir de 2015. La concrétisation de ces objectifs qui requièrent beaucoup d'investissements, raison pour laquelle les Nations Unies pronent pour un soutien financier surtout à l'endroit des pays en développement, en alliant assistance au developpement et investissements privés. Un transfert de technologies vers les pays en voie de developpement par le biais de la formation et de la coopération est aussi souhaité. Réaction: levée de boucliers La publication de la déclaration finale du sommet a suscité une véritable levée de boucliers. D'abord chez les autorités étatiques. Francois Hollande a déclaré à ce sujet: « une nouvelle fois, nous n'avons pas été capables (…) de créer cette agence spécialisée pour l'environnement », ajoutant : « Si nous n'ajoutons pas des financements aux aides qui sont aujourd'hui prévues, nous ne pourrons pas atteindre (nos) objectifs ». Toutefois , le président français salue la volonté d'élaborer des Objectifs du développement durable et le renforcement du rôle du PNUE. De son côté,le président équatorien Rafaele Corréa trouve « illégitime » l'instauration d'un système économique « vert » car, selon lui, « 20% de pays les plus riches génèrent 60% des émissions de gaz à effet de serre, tandis que les 20% les plus pauvres en génèrent 0,72% ». Ensuite, la société civile a régi: « On remet en ordre les fauteuils sur le pont du Titanic alors qu'il est en train de sombrer », se désole Kumi Naidoo, directeur général de Greenpeace International. Le Maroc à Rio + 20 Le Maroc a organisé, au centre de Conférence de Rio+20, une réunion autour du thème « Développement durable et défis de la transition vers une économie verte », ouverte par Abdellah Benkirane, chef du gouvernement marocain et au cours de laquelle le rapport sur les réalisation et les perspectives du Développement durable au Maroc a été présenté. Les organismes et partenaires internationaux étaient conviés pour partager les expériences menées sur le territoire et débattre sur les défis et les opportunités du Royaume pour accompagner une économie verte dans un contexte général de développement durable. * Tweet * * *