L'Egypte est dans l'attente des résultats de la présidentielle dans un climat tendu après la dissolution du Parlement, samedi, par l'armée. [egypte] Des Egyptiennes attendant leur tour dans un bureau de vote le 16 juin au Caire. Les Egyptiens étaient aux urnes, hier, pour la deuxième et dernière journée du second tour de la présidentielle. Les bureaux ont ouvert à 08h00 heure locale (06h00 GMT) et ont fermé à 20h00 soit 18h00 GMT. Rappelons que samedi, le vote a été prolongé d'une heure. Au moins 50 millions d'Egyptiens étaient attendus dans les bureaux de vote pour ce premier scrutin historique post-Moubarak. Pour la journée du samedi, aucun incident majeur n'a été enregistré. Hier jusqu'en fin de matinée, l'affluence n'était pas encore au rendez-vous. Une situation qui montrait le choix difficile des Egyptiens à un moment où le pays doit décider de son avenir. Entre un cacique de l'ancien régime et un islamiste, il faut dire que c'est un vrai dilemme. Les détracteurs de l'ex-général Ahmed Chafik, proche des militaires au pouvoir, craignent qu'il ne replonge le pays dans une situation de « déjà vu » sinon de « déjà vécu ». De l'autre côté, ce n'est pas vraiment aussi reluisant vu que le candidat Mohamed Morsi est issu de la confrérie des Frères musulmans connus pour leur conservatisme. Les résultats seront connus le 21 juin selon des sources concordantes. Bras de fer entre islamistes et militaires Par ailleurs, le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis le départ de Hosni Moubarak, a prononcé samedi la dissolution du Parlement égyptien dominé par les islamistes. Cette mesure est intervenue après que la Haute cour constitutionnelle ait déclaré, jeudi, que l'Assemblée constituante n'a pas été élue dans des « conditions constitutionnelles » et que sa composition est « entièrement illégale ». « Les menaces constantes de dissoudre le Parlement élu par 30 millions d'Egyptiens et d'Egyptiennes confirment la volonté du Conseil militaire de s'emparer de tous les pouvoirs », a immédiatement réagi la confrérie des Frères musulmans. Les islamistes contestent la décision de l'armée et réclament désormais un référendum soumis au peuple. « La dissolution de l'Assemblée du peuple élue nécessite de revenir au peuple par le biais d'un référendum libre et transparent parce que la volonté du peuple ne peut être annulée que par la volonté du peuple », a réaffirmé la confrérie dans un communiqué. Ce bras de fer entre les militaires et les islamistes risque de durer encore longtemps. Plusieurs manifestations Place Tahrir sont, d'ores et déjà, prévues pour la semaine pour dénoncer les agissements de l'armée. * Tweet * * *