Après une semaine de course et 2 000 km parcourus, le Rallye historique a pris fin samedi à Marrakech. Bernard Munster et sa Porsche 911 ont surpris tout le monde en arrachant la victoire lors de la dernière spéciale, privant Eric Chantriaux et sa Ford Escort d'une victoire largement acquise. Bernard Munster, vainqueur du 3e rallye historique, sur sa voiture à la Place Jamaa El Fna. Jusqu'au bout, le 3e rallye historique aura maintenu le suspense. Alors qu'il était donné largement gagnant, après avoir dominé 95 % de la course, Eric Chantriaux et sa Ford Escort allaient déchanter lors de la dernière épreuve, laissant Bernard Munster lui ravir la victoire. Rageant après avoir parcouru près de 2 000 km et tenu tête aux puissantes Porsche avec son petit 1,6l. « Un final hallucinant, une grosse surprise et un grand rebondissement pour Alain Bernardet, le responsable de la communication du rallye. Il faut sans doute mettre cela sur le compte d'une petite baisse de régime d'Eric Chantriaux qui a voulu préserver sans doute sa place et qui s'est fait avoir alors qu'il a fait une super course ». La dernière spéciale Des Agafayes devait être décisive pour les deux pilotes en tête mais elle a été annulée au dernier moment pour des raisons de sécurité. « Il y avait beaucoup de 4×4 et de quads appartenant à des clubs de Marrakech et qui voulaient assister au spectacle. Il y avait trop de monde et certains avaient même planter les tentes, on n'a pas voulu prendre de risques » précise Bernardet. L'occasion pour Alain Munster de jeter toutes ses forces dans cette dernière épreuve pour tenter d'arracher l'impossible. Et le pari fut payant puisqu'au terme d'une course folle et de gros risques pris, la Porsche n°9 allait s'imposer et priver Chantriaux d'une victoire largement méritée. En troisième position, Eric Clément sur Porsche également. Belle performance pour nos franco-marocains qui occupent trois places dans le Top 10. Paul-Emile Descamps et son Opel Manta se classent quatrièmes, Pili de La Fontaine sur Opel Manta également, quatrième et Patrick Borne sur Ford Escort, dixième. Parmi les dix premiers, on retrouve le Belge Jean-Pierre Mondron sur Porsche à la 5e place, Antoine vandrome, Porsche, arrive 7e suivi du Corse Jean-Pierre Manzagol et sa R5 Turbo et Louis Antonini sur Porsche. Les Porsche qui allaient prouver encore une fois leur domination en prenant 5 places parmi les dix premières voitures. À l'arrivée à Marrakech, tous les concurrents semblaient ravis du bon déroulement et de la bonne ambiance qui régnaient tout au long du rallye. Et tous ont tenu à remercier Yves Loubet et José Andréani, les organisateurs, pour l'organisation. On déplore la mort d'un commissaire mais cet accident n'a pas de rapport direct avec la course. Dans l'ensemble, la course s'est bien déroulée, il n'y a pas eu de grosse casse. Pari gagné donc pour le Rallye historique qui grandit chaque année avec plus d'engagés qui sont séduits par le tracé, l'accueil et l'organisation. Pour la prochaine édition, Yves Loubet à qui un hommage a été rendu lors de la soirée, promet encore du nouveau avec un rallye qui descendra un peu plus au sud. 3 QUESTIONS À … Bernard Munster, vainqueur du rallye. Quel sentiment éprouvez-vous après cette victoire de la 3e édition ? C'est notre première participation et c'est réjouissant. Une sensation formidable d'avoir gagné surtout qu'on a décidé au dernier moment de s'engager et qu'on a eu que 3 semaines et demie pour préparer la voiture. On a eu plein de petits problèmes puis on a fait une remontée formidable. On a eu la chance d'être aidés, on nous a prêté des pièces, on en a donné, j'ai par exemple cassé ma boîte de vitesse dans la première ES et Antonini m'en a donné une. Je lui ai refilé par la suite un alternateur et un bras. Philippe Gache m'a prêté ses pneus et enfin , Eric Chantriaux et son fils nous ont sortis d'un fossé et tirés avec une corde jusqu'à l'assistance. Sans eux, on ne serait pas là. C'est vraiment très convivial. Vous avez jeté toutes vos forces lors de la dernière spéciale… Eric Chantriaux a malheureusement raté la victoire. Quand j'ai appris que la dernière spéciale avait été annulée, je me suis dit que c'est maintenant ou jamais. J'ai tout donné, on a pris de gros risques mais on est resté sur la route. On a attaqué très fort et là on a réalisé un écart énorme, on lui a mis 1minute 10 secondes, et là, ça ne pardonne pas. C'est là que s'est gagné le rallye. Que pensez-vous du tracé ? Le parcours est magnifique. Ça fait 30 ans que je fais des rallyes et pour moi c'est le plus beau que j'ai jamais fait. Très joli, pas cassant, rapide. La seule chose que je ferais si je reviens et je reviendrais, c'est de venir en reconnaissance. On a utilisé les notes d'Yves Loubet qui sont très bien faites mais pour attaquer, il faut avoir ses propres notes et avoir fait ce passage de reconnaissance. Et à… Eric Chantriaux, 2e au classement général. Déçu d'avoir perdu si près du but ? Oui, petite déception car je n'aurais jamais imaginé que quelqu'un en une spéciale puisse faire un temps pareil. Il est venu me voir après et il m'a dit : « J'ai fais n'importe quoi pour essayer de gagner ». Quelque part, ça me réconforte car vue la fessée que ça représente, 1 minute en 20 km, je rendais le tablier. Vous ne roulez pas quand même dans la même catégorie… Oui, j'ai une petite voiture mais le principal c'est que je voulais me régaler. Cette voiture a démontré qu'elle était performante, pas très fiable, on a eu beaucoup de soucis techniques même si ça s'est pas vu car on a eu de la chance. En plus, elle a une sonorité que tout le monde apprécie. Le parcours ? Magnifique, exceptionnel. Honnêtement, c'est la plus belle épreuve de sport auto que je connaisse. En plus au Maroc, il n'y a pas de stress, les gens sont tellement gentils que la course devient des vacances.