Temps fort de cette 11e édition du Festival Mawazine, la réalisatrice marocaine Sanaa Hamri, qui a signé les clips des plus grandes stars et les séries au succès phénoménal comme « Desperate Housewives » et « Greys Anatomy » a animé un atelier avec les étudiants de l'ISADAC. Eclairage. Sanaa Hamri avec le producteur RedOne. Le succès d'un tube tient à un refrain accrocheur, mais aussi à la force des images qui lui collent à la peau et font corps avec ses mots. Souvenez-vous des légendaires clips de « Thriller » ou « Black or White » de Michael Jackson, « Génération désenchantée » de Mylène Farmer, « Sauvez-moi » de Jeanne Mas, « Take on me » du groupe A-Ha, qui faisait déjà appel au cinéma d'animation, « Cream » de Prince, ou encore « Straight Up » de Paula Abdul. Pour son clip, glacé de rose Nicki Minage, la pink girl, actuelle star de la pop américaine, qui enchaîne les succès et détonne dans le paysage de l'industrie du disque, a fait appel au talent de la réalisatrice marocaine Sanaa Hamri. Précisément, celui qui a envahi nos écrans l'été 2010, teinté de rose, à l'image de la chanteuse, toujours habillée ou coiffée de cette couleur. C'est encore Sanaa Hamri, qui a réalisé le clip apocalyptique du titre « Fly » de Rihanna. Cette année, le Festival Mawazine, l'a invitée à présenter un atelier à l'ISADAC. Fille du peintre Mohamed Hamri, Sanaa est originaire de Tanger. « À l'époque, nous n'avions pas les mêmes outils que la génération actuelle, je me baladais souvent à Tanger, avec mon walkman sur les oreilles et je voyais les images des gens et de la rue défiler sous mes yeux. Aujourd'hui, je peints en image », a confié la ravissante Sanaa Hamri quelques heures avant le début de cet atelier, lors de la conférence de presse qui a précédé. Dégageant une classe naturelle, un goût évident pour son maquillage et sa toilette, un profond respect pour cette invitation, la réalisatrice a tenu à adresser un discours de remerciements à l'association Maroc-Cultures. Sanaa Hamri, a quitté Tanger à l'âge de dix-huit ans, pour tenter sa chance à NewYork. « Lorsque j'ai commencé à travailler sur des plateaux, j'étais stagiaire et il arrivait parfois, que je ne sois même pas payé. Mais, j'étais réellement passionnée par ce que je faisais », précise-t-elle. Working girl Véritable acharnée de travail, elle redouble d'effort et de courage. Des rencontres déterminantes, doublées d'artistes qui lui accordent définitivement leur confiance, la confortent dans son art. « Il m'arrivait et il m'arrive encore de travailler quinze à trente heures d'affilées». Si elle signe ses clips, toujours entourée de la même équipe, Sanaa Hamri, tient à tout finaliser seule. « Je m'informe régulièrement, au sujet des nouvelles caméras qui apparaissent, seuls les gens qui savent être polyvalents, et qui maîtrisent plusieurs compétences s'en sortent, surtout actuellement. Tout ce qui constitue l'image est important ». La réalisatrice, qui a fait une belle percée durant ces dix dernières années aux Etats-Unis, a également signé les clips de Prince, Mariah Caray, Sting, Jay-Z, Christina Aguilera, mais pas seulement. « Je choisis les artistes avec lesquels j'ai envie de collaborer. Personne ne m'impose tel chanteur ou telle chanteuse. L'affection est une part importante, pour moi. » Mais, elle ne mélange jamais pour autant, les amitiés et le cadre professionnel « c'est pas du show friends, c'est du show business », lâche-t-elle sans ambages. La réalisatrice, évoque notamment, la difficulté de créer dans l'urgence avec des budgets réduits, car « l'industrie du disque aux Etats-Unis ne bénéficie plus d'autant de moyens qu'avant. Il y a quelques années, on avait 20 millions de dollars, aujourd'hui, il n'en reste que 20 ! ». Elle a aussi à son actif trois longs-métrages et plusieurs épisodes de séries emblématiques, qui ont conquis les quatre coins de la planète comme Desperate Housewives, Greys Anatomy, Beverly Hills 90210. Actuellement en projet pour un nouveau long-métrage, et d'autres demandes pour la télévision, Sanaa Hamri, souligne « je suis souvent amenée à travailler sur plusieurs projets à la fois. Il n'y pas de secret pour la réussite : seuls, la rigueur et un travail constant en sont les maîtres ». Pour elle un bon scénario tient à une précieuse alliance « entre action et émotion ». * Tweet * * *