Sous l'effet à la fois de la politique nationale de développement économique et de la politique nationale d'intégration de l'économie marocaine dans les marchés régionaux et internationaux, l'évolution de la demande portuaire a été marquée par une croissance forte, de 6 % par an en moyenne sur les 10 dernières années. C'est dans ce cadre que le ministère de l'Equipement et du transport a élaboré une nouvelle stratégie portuaire nationale à l'horizon 2030, qui permettra non seulement d'accompagner l'évolution de l'économie, mais aussi de saisir de nouvelles opportunités afin d'intégrer davantage le Maroc à la compétitivité mondiale, note le ministère dans un rapport de 63 pages, rendu public la semaine dernière. « Aujourd'hui, une nouvelle approche du fonctionnement des services portuaires s'impose, intégrant la performance et la compétitivité logistique au cœur même des programmes d'aménagement des ports. Cette logique, en rupture avec le passé, a déjà démarré avec la mise en œuvre de la réforme portuaire, et doit être consacrée de manière à apporter plus de valeur ajoutée aux opérateurs portuaires et plus de compétitivité à l'économie marocaine », notent les rédacteurs du rapport. Les six axes stratégiques de la feuille de route Ainsi, les axes stratégiques de cette feuille de route sont au nombre de six et consistent à rechercher la performance portuaire grâce à l'incitation à l'innovation, à favoriser la performance logistique, à optimiser la valorisation des infrastructures portuaires et de connexion existantes. Elles visent également un bon positionnement international, à tirer parti du rôle structurant des ports et enfin à intégrer les objectifs environnementaux et urbains dès la phase de conception des projets d'investissement. L'identification de six pôles portuaires De ce fait, l'élaboration de la stratégie portuaire a conduit à définir six pôles portuaires, chacun ayant une vocation bien définie. Le pôle de l'Oriental, tourné vers l'Europe et la Méditerranée et notamment le Maghreb. Le pôle du Nord-Ouest, porte du Détroit, avec Tanger. Le pôle de Kénitra-Casablanca qui regroupe notamment les deux ports de Mohammedia et de Casablanca, au sein d'une même conurbation. Le pôle Abda – Doukkala, centre de l'industrie lourde, avec El Jorf Lasfar et Safi. Le pôle du Souss – Tensift, avec le complexe portuaire d'Agadir. Et enfin, le pôle des Ports du Sud, regroupant les trois ports de Tan-Tan, Laâyoune et Dakhla. Un investissement de 75 milliards DH Le coût d'investissement en infrastructures portuaires, sur la période 2012-2030, demeure très important, informe le rapport de ministère. Les coûts de construction et de développement des principaux ports sont estimés entre 74,2 milliards et 75 milliards de dirhams. Pour la mise en œuvre de cette stratégie, une des idées fondatrices est de recourir à une planification « ouverte », sans s'appuyer sur un programme pluriannuel d'investissements figé jusqu'à 2030. Il faut en effet que les programmes d'investissements puissent être adaptés et ajustés à l'évolution des stratégies sectorielles tant nationales qu'internationales et à l'évolution des stratégies des opérateurs nationaux et internationaux, tout au long de la période de mise en œuvre.