L'Office national des chemins de fer (ONCF) semble sur de bons rails. Le 3 avril dernier, lors d'une conférence de presse, Mohamed Rabie Khlie, DG de l'ONCF a présenté les faits marquants et les résultats 2011 de l'Office. Il en ressort un chiffre d'affaires de 3,6 milliards de dirhams, en progression de 11% par rapport à 2010. La valeur ajoutée a atteint 2,6 milliards de dirhams, en hausse de 8,4% et la capacité d'autofinancement s'est établie à 1,4 milliard de dirhams, en amélioration de 24% par rapport à 2010. Ce qui permet à l'Office de réduire l'endettement prévu pour le financement de ses projets d'investissements. Toutefois, son résultat financier est déficitaire de 494 millions de dirhams, mais en amélioration de 38 millions de dirhams par rapport à 2010. 34 millions de voyageurs Avec 34 millions de voyageurs transportés et 37 millions de tonnes de marchandises acheminées, les activités voyageurs et fret-logistique continuent sur leur lancée en progressant à 2 chiffres par rapport à 2010. « Cette croissance est la résultante des effets d'entraînement des projets structurants réalisés dans le cadre du plan quinquennal précédant: doublement des voies ferrées sur les lignes sollicitées (Casa-Fès, Casa-Settat…), acquisition des rames duplex, extension du réseau par la construction de nouvelles lignes, en l'occurrence Tanger Med, et la desserte de Nador… », explique l'ONCF dans un communiqué. Par rapport aux travaux qui seront lancés en 2012, ceux de génie civil de la ligne à grande vitesse seront poursuivis, ainsi que la construction d'un atelier de maintenance des rames LGV à Tanger, la réhabilitation de 14 rames automotrices à voyageurs et la construction de la Zone d'activité logistique de Casablanca-Mita. Sur le registre de la qualité de service, un accent sera mis sur la ponctualité. Ainsi, pour permettre l'atteinte des objectifs de ponctualité 2012, un plan d'action global sera mis en place et englobera la maintenance du matériel, la lutte contre les actes de malveillance, la lutte contre les intrusions, la maîtrise du service voyageurs et enfin la lutte contre la resquille. Par ailleurs, au niveau régional les comités locaux ont mis en place des plans d'actions tenant compte des spécificités locales. Il s'agit des sites de Casablanca, Kénitra, Tanger, Fès, Oujda, Nador, Marrakech, Settat et El Jadida. L'impact socio économique du TGV S'attardant sur la polémique qui a enflé ces derniers mois quant au projet du TGV, Khlie a avancé plusieurs arguments démontrant l'impact positif du projet. Ainsi, sur les 17,6 milliard de dirhams engagés à cette date, il y a eu l'injection de 5,6 milliards de dirhams dans l'économie nationale par la participation de plusieurs entreprises marocaines, soit un taux de 32%. Ce taux avoisinera les 50% en prenant en considération les travaux qui seront réalisés dans le cadre de la sous-traitance. En prévision, le taux de participation nationale atteindra 43% du montant global du projet, soit l'équivalent de 8,5 milliards de dirhams. « En excluant le montant des prestations nécessitant des compétences indisponibles au niveau national, le taux de la participation nationale serait de 67% du montant de 13 milliards de dirhams », déclarent les responsables de l'Office. Pour conclure, Khlie a avancé que des rencontres débats seront organisées sous peu pour expliquer aux associations qui sont contre ce projet, son impact positif sur l'économie du pays. A suivre.
Témoignage Mohamed Rabie Khlie, DG de l'ONCF. La question que nous devons nous poser n'est pas relative à la nécessité d'un projet TGV, mais sur le choix de développer le secteur ferroviaire au Maroc ou pas. Il faut savoir que tous les développements dans ce secteur dans le monde se font en lignes à grandes vitesses pour les distances dépassant les 250 km. Pour les détracteurs de ce projet qui avancent qu'on a offert un cadeau à la France, ils doivent savoir qu'il y a également des associations en France qui sont en grogne contre leur pays car ils estiment que c'est la France qui a offert un cadeau et non le contraire. Il y a un croisement d'intérêts. Le Maroc gagnera beaucoup à développer ce projet, en termes de transfert de savoir-faire, de création d'emplois et puis la contribution des entreprises marocaines à ce projet qui sont nombreuses. Il est clair que l'impact socio économique de la LGV n'est plus à démontrer. Pour ceux qui crient au coût de 20 milliards de dirhams, je peux vous dire que la LGV ne coûtera que 1,4% de l'effort d'investissement de l'Etat. A comparer avec d'autres budgets comme celui de l'enseignement qui avoisine les 11,5 milliards par an, le TGV ne coûtera que 800 millions de dirhams par an à l'Etat. Pour l'enseignement, le problème se situerait au niveau du taux de réalisation de leur budget, qui est d'environ 15%. De plus, deux tiers de la valeur ajoutée du projet restera au Maroc !