Ils étaient plus d'un millier de congressistes à assister à l'ouverture du cinquième congrès national du PADS, ce week-end. Né d'une scission avec l'USFP lors des années 80, ce parti de gauche se veut être un parti socialiste « authentique », comme se plaisent à le répéter ses dirigeants. Formant l'Alliance de la gauche démocratique aux côtés du Parti socialiste unifié (PSU) et du Congrès national ittihadi (CNI), ce parti a boycotté le processus référendaire et, avec le PSU, a refusé de participer aux dernières législatives, soutenant jusqu'au bout les jeunes du 20 Février. Les deux partis allaient ainsi vivre politquement une « année blanche ». Du Front de gauche au FPLP Réunis au Cinéma royal à Rabat, des représentants de la gauche marocaine, mais aussi internationale, ont été conviés à l'évènement : Hassan Tarik de l'USFP, Nabila Mounib du PSU, Abdellah El Harrif de la Voie démocratique (Annahj), des représentants du PPS et, plus étonnant, un représentant de la mouvance islamiste d'Al Adl W al Ihssan. Du côté des invités étrangers, le congrès a enregistré la présence d'Alain Billon du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, candidat à la Présidentielle française, un représentant du Fatah palestinien, et une militante espagnole du FPLP (Front populaire pour la libération de la Palestine). Alain Billon a ainsi tenu à soutenir le PADS ainsi que « le peuple marocain fier, de Taza à Beni Mellal, en passant par Béni Bouayach » selon ses propres propos. Nabila Mounib, dans son discours, a réitéré l'engagement de son parti dans l'Alliance de la gauche démocratique. Elle a de même répété son soutien et le soutien de l'alliance au Mouvement du 20 février, ainsi que leur rejet de la nouvelle Constitution, qu'elle qualifie d' « octroyée ». Des acteurs de la société civile ont aussi fait le déplacement, à leur tête le duo Abdelhamid Amine et Khadija Ryadi de l'Association marocaine des droits humains (AMDH). Quand Benameur s'exprime Absent pour des raisons de santé, le leader du parti Ahmed Benjelloun a tout de même enregistré une vidéo, projetée au début de la séance d'ouverture du Congrès, dans laquelle il a exhorté ses militants à « continuer la lutte », pour réclamer une véritable « Constitution démocratique ». Mais l'évènement de la soirée n'a été autre que l'allocution de Abderrahman Benameur, Secrétaire général-adjoint du Parti de l'avant-garde socialiste. Pendant plus d'une demi-heure, il s'est exprimé sur le bilan du parti, son soutien au 20 février, ses réticences envers les réformes de 2011. Il a aussi réitéré les grandes lignes du parti, de son identité de gauche « véritable », de son souhait de voir les trois partis de l'Alliance de la gauche démocratique « fusionnés ». Il a été aussi question des relations avec les voisins du Maroc, rappelant la nécessité de la rétrocession par l'Espagne des présides Sebta et Mélilia et des îles Jaafariennes. Il a exhorté le voisin algérien à « rouvrir les frontières » et à permettre la réactivation de l'Union maghrébine. Benameur a insisté sur la marocanité du Sahara, et « l'unité du peuple marocain de Tanger à Lagouira », pour mieux « lutter, ensemble, pour un avenir démocratique pour le Maroc ». C'est sur cette dernière phrase que toute la salle s'est levée, d'un seul geste, pour saluer l'allocution du numéro 2 du PADS. Un parti qui devait tout au long du week-end discuter l'adoption d'un nouvel organigramme, avant de terminer, dimanche, son congrès par l'élection d'un nouveau comité central, véritable direction collégiale du parti.