Lancé depuis un an, le concept Jeunes Leaders Marocains (JLM) œuvre pour l'encadrement des étudiants marocains dans la création de projets générateurs de revenus au profit des populations démunies. Le projet grandit mais le problème de financement risque de le tuer. JLM fait du développement solidaire, son cheval de bataille.
Le credo de JLM est le suivant : « Développer l'esprit entrepreneurial et de solidarité chez les jeunes tout en participant au développement de leur communauté et de leurs pays ». Pour Hakim Semmami, fondateur du concept : « JLM est une organisation à but non lucratif 100 % marocaine. Nous travaillons avec 1 000 étudiants qui ont créé 15 groupes de JLM actifs qui encadrent les jeunes étudiants de l'enseignement supérieur que ce soit dans le secteur public ou privé et quelle que soit la branche du programme. Aujourd'hui, quelque 4 500 membres adhèrent à notre concept ». La règle des 4 La mission première de JLM est donc le développement de l'esprit entrepreneurial chez les jeunes, tout en leur permettant de participer grâce au développement de leur pays. « Une fois que l'année des cours académiques se termine, nous organisons une Compétition nationale JLM afin d'encourager les personnes qui se sont impliquées dans le projet. Chaque équipe rassemblée, présente son projet devant un jury composé de personnalités gouvernementales, de spécialistes économiques et des responsables des grandes entreprises marocaines. Lors de la cérémonie, ce ne sont pas les projets qui sont discutés mais leurs résultats et leurs conséquences » explique Hakim Semmami. Ce dernier évoque 4 critères qui font qu'un projet soit efficace et complet. « Il faut respecter l'aspect économique, social, environnemental et celui de la pérennité. Si ces 4 règles sont remplies, c'est gagné pour les jeunes étudiants, pour JLM et pour les populations en situation précaire ! », nous révèle Hakim. Pour rappel, La prochaine compétition nationale JLM aura lieu le 5 juin 2012, « une occasion pour JLM de faire son bilan et d'évaluer les bons points et d'écarter les imperfections », souligne le fondateur du concept. Après la compétition nationale JLM, vient le tour de la mission des ambassadeurs JLM. « Le projet de l'équipe qui aura rempli les 4 critères remportera la compétition et sera déclaré champion national JLM. L'équipe gagnante devra aller à l'étranger et rencontrer des ONG afin de créer des liens avec de nouvelles personnes pour partager leur expérience, importer des idées étrangères ou encore exporter notre savoir-faire… », précise Hakim Semmami. La date de cette seconde étape est prévue pour septembre 2012. Le financement, ce trouble tout Si JLM a pu s'affirmer au sein de quelque 15 institutions un peu partout au Maroc, à l'ENCG par exemple, l'ENSA, les Facultés de Rabat et de Casablanca ou encore l'école Mohammedia, c'est grâce à l'implication et les réalisations de projets prometteurs et ambitieux. « Mes collègues et moi sommes fiers de toutes les réalisations de JLM, sans exception. Lorsqu'on voit devant soi des étudiants qui exploitent leur temps libre pour chercher des populations démunies et leur apporter un savoir-faire et une connaissance, on ne peut qu'être heureux. », reconnaît Hakim. Parmi les récentes réalisations de JLM, Hakim parle de l'insertion d'une trentaine de personnes à mobilité réduite dans le monde professionnel, du développement du niveau et qualité de vie à Essaouira grâce à la pêche traditionnelle, du tourisme rural et de l'huile d'argan ou encore de Greentouch pour l'action écologique et environnementale citoyenne. « JLM réalise près de 50 projets par an, mais nous souffrons du manque de financement », avoue Hakim. Ce dernier nous apprend que le ministère du Développement social, de la famille et de la solidarité avait signé avec JLM un contrat d'engagement pour financer 50 % du projet, mais, toujours rien depuis 1 an… « J'ai contacté la ministre, Madame El Hakkaoui, elle-même. Aucune réponse. En attendant, JLM vit jusqu'à présent de ses propres frais. Je pense que c'est le principal problème actuellement : la levée de fonds », conclut Hakim. A chaque leader un suiveur. L'un devra forcement financer l'autre. A bon entendeur.