De la première à la dernière ligne du compte de résultats de la troisième compagnie d'assurance de la cote casablancaise, égrenées par Mehdi Tazi, directeur général de CNIA SAADA, les performances positives sont au rendez-vous. En effet, malgré la dégradation de l'activité vie (décès, épargne, retraite…), dont les primes ont reculé de 7,6%, à 471 millions de dirhams, le résultat technique vire au vert (7,2 millions de dirhams contre -61 millions en 2010). Pour leur part, les primes émises sur l'activité non-vie (assurance, auto, incendie, biens mobiliers…) représentent plus de 84,5% du chiffre d'affaires global. La structure du portefeuille non-vie laisse apparaître la prédominance de l'automobile, qui concentre 53% des revenus en 2011 (vs 51% en 2010), contre 22% pour les accidents corporels, 9% pour l'accident de travail, 12% pour l'IRD (incendie et risques divers) et 4% pour le transport. Sur ce segment, et suivant « une stratégie commerciale sur le marché des particuliers, des professionnels et des entreprises », souligne le management de la compagnie, le chiffre d'affaires s'établit à 2,56 milliards de dirhams, en hausse de +4,2% comparativement à 2010. Un niveau de rentabilité moyen Le chiffre d'affaires global s'est apprécié de 2,2%, contre une croissance anticipée de 5,7%, pour s'établir à 3 milliards de dirhams. En terme de sinistralité, les prestations et frais payés nettes augmentent de 2% à 2,1 milliards de dirhams. Les frais généraux baissent, quant à eux, de 24% à 547 millions de dirhams grâce à la rationalisation des dépenses et l'impact de l'apurement des impayés. De leur côté, les charges d'acquisition des contrats augmentent de 7%, à 309 millions de dirhams affichant un taux de commissionnement en hausse de 0,2 point à 10,3% contre 10% en 2010. Dans ce sillage, le ratio combiné (net) s'établit à 96,8% contre 97,4% en 2010.Le résultat technique global enregistre une amélioration de 5,8% par rapport à 2010, à 517,8 millions de dirhams, contre une croissance de 4,8% prévue dans le business plan. Au final, le bénéfice net s'accroît de 16,5% pour s'élever à 353,3 millions de dirhams, soit 6,3 millions de plus que le résultat budgété. Ce qui situe la rentabilité des fonds propres (ces derniers s'élèvent à 2,8 milliards de dirhams après affectation) à 12,5%, un niveau qui reste largement inférieur à celui du leader du compartiment assurance de la cote, dont la rentabilité financière franchit les 23,4%. Enfin, le conseil d'administration de CNIA SAADA a décidé de proposer à l'assemblée générale ordinaire, convoquée pour le 18 avril 2012, la distribution au titre de l'exercice 2011 d'un dividende de 26 dirhams par action. Ce niveau de dividende offre un rendement brut de 2,1 % compte tenu du cours de 1 235 dirhams du 2 mars 2012. Le taux de distribution s'est établi à près de 30 %. Un niveau qui permet à Cnia Saâda de bien rémunérer ses actionnaires tout en renforçant son assise financière pour pouvoir saisir les opportunités de croissance qui se présente en 2012. Une année 2012 prometteuse Cnia Saâda s'en tire donc à bon compte, avec des indicateurs d'activité et de rentabilité globalement en amélioration en 2011. Toutefois, ce n'est pas seulement la performance intrinsèque qu'affiche la compagnie d'assurance (croissance, rentabilité…) qui fait le caractère positif de l'exercice 2011, dont les grandes lignes avaient été déjà dévoilées au moment de son introduction en bourse, en octobre 2010, mais également le taux de réalisation des objectifs annoncés dans son business plan d'inscription à la cote. Dans cette lignée, la stratégie de la compagnie devrait, pour l'année en cours, essentiellement porter sur le renforcement de son chiffre d'affaires non-Vie, via la poursuite de l'extension du réseau et le maintien de sa position de leader sur la branche automobile et l'amélioration de la qualité des services à travers la réduction des délais de traitement des dossiers et le développement des actions de formation. Enfin, une meilleure maîtrise des coûts lui permettrait d'améliorer ses ratios de rentabilité. A ce titre, les perspectives de croissance du secteur des assurances couplées à l'évolution escomptée des ventes automobiles devraient profiter à la compagnie d'assurance dans la réalisation de son business plan.