C'est avec sérénité qu'Attijariwafa bank pourra entamer non seulement l'année en cours mais aussi son nouveau plan stratégique, qui s'étale jusqu'en 2015. Raison de cette sérénité ? La banque, filiale du groupe royal SNI, a réussi à afficher à fin 2011 les résultats qu'Attijariwafa bank s'attendait à réaliser en 2012. Autrement dit, « la banque est en avance d'une année par rapport à son business plan 2008-2012 », affirme Mohamed El Kettani, PDG d'Attijariwafa bank. En effet, la banque s'attendait à réaliser un résultat net part du groupe de 4,6 milliards de DH à fin 2012, or le résultat net part du groupe à terme de l'exercice 2011 s'est chiffré à 4,5 milliards de DH. Synergies transversales Le nouveau plan stratégique s'inscrit donc dans la continuité et table, entre autres, sur la consolidation de la position du groupe leader au Maroc, sur la capture de nouvelles parts de marché dans d'autres segments, dont notamment le low income banking (banque économique) et la clientèle PME, ainsi que de la réalisation d'économies d'échelle, à travers la mutualisation des process. A ce sujet, El Kettani a souligné que l'ancien plan ne « permet que de constater des débuts de synergies. Et le nouveau plan entend les déployer de manière effective, sans que la maison mère n'en soit le centre. Les synergies se feront donc transversalement, entre les différentes filiales ». D'ailleurs, le nouvel organigramme, publié il y quelques mois de cela, assoit cette vision. Les postes avec la mention « groupe » désignent des fonctions qui seront à la fois déployées au sein du siège de la banque mais aussi mises à la disposition des filiales pour la réalisation de missions bien déterminées, a affirmé le PDG du groupe. Se limitant à souligner les grandes lignes stratégiques du plan stratégique Attijariwafa bank 2015, El Kettani a refusé de dévoiler les chiffes du business plan y afférent, en précisant qu'il n'y a aucune obligation légale l'y contraignant, et ajoutant qu'il les communiquerait si toute la place commençait à dévoiler les siens. Une structure solide Hormis la place de premier acteur du secteur bancaire de par ses parts de marché, la banque présente des indicateurs financiers qui en font une des banques les plus solides de la place. Sa première source de financement que sont les dépôts a cru de 5 % sur une année pour s'établir à 646 milliards de DH, et la part non rémunérée dans ces dépôts s'élève à 64,4 %, soit près de 416 milliards de DH. Aux côtés des dépôts, la banque agrège également les fonds d'actifs gérés ainsi que l'épargne bancassurance pour dénombrer la somme d'épargne qu'elle collecte, se positionnant ainsi en tête des premiers collecteurs d'épargne. Parallèlement, et pour satisfaire une demande de crédits allant grandissant, le ratio de transformation de dépôt en crédit s'établit à 104 %, à fin 2011, contre 99 % en 2010. La banque a eu recours à des dettes subordonnées, en croissance de 8 % (pour établir l'encours à 21,2 milliards de DH), et à des certificats de dépôts, en hausse de 28 % (pour chiffrer l'encours à 57,8 milliards de DH). La titrisation, autre moyen de se financer, n'est pas encore à l'ordre du jour. Selon El Kettani, « un projet est déjà ficelé, mais il ne sera présenté qu'au moment opportun ». Quant au coût du risque, Ismail Douiri, DG à Attijariwafa bank, tenait à préciser qu'en 2010, « la banque a constaté une provision de 325 millions de DH, relative à l'anticipation d'un risque en Côte d'Ivoire et en Tunisie. L'année suivante, ce risque n'a pas été encore une fois provisionné, car il n'y a eu aucun impact sur les résultats, d'où l'amélioration du coût du risque. Ce dernier, corrigé de cette provision, ressortira en stabilité ». Pour l'année 2012, El Kettani est confiant et affirme qu'elle « connaîtra une stabilisation du coût du risque et non une dégradation » déploiement à l'international En Europe, Attijariwafa bank compte une soixantaine de points de vente. Le déploiement s'est effectué au début en France, en Belgique et en Allemagne où les Marocains disposaient d'un compte bancaire local et avaient besoin d'un autre compte pour leur pays d'origine. Pour ce qui est de l'Espagne et de l'Italie, pays d'immigration récente, Attijariwafa bank pourrait être la première banque des Marocains résidents. En Afrique, le déploiement concerne l'UMOA, la CEMAC ainsi qu'une couverture totale de l'Afrique du Nord. D'ailleurs, la banque a instruit une demande auprès de la Banque centrale algérienne dans ce sens.