Le sujet du moment est la défaite et donc l'élimination de l'équipe nationale de la CAN. Tout le monde espérait un miracle, ce qui signifie que personne n'y croyait, le surnaturel n'étant invoqué que lorsque l'ordre normal des choses n'est pas respecté. Voilà une équipe composée de stars, de génies sur le plan individuel, qui n'ont pas su mettre leur talent collectivement au service d'une équipe. Cette défaite peut servir d'analyse de cas pour plusieurs situations. Il vaut mieux en effet une équipe correcte qui se connaît et qui sait travailler ensemble plutôt que des as, mercenaires, qui forment des singletons en lieu et place d'un ensemble cohérent. Cette défaite est vécue par certains comme un frein à la croissance. S'il est vrai qu'une victoire aurait donné aux Marocains un motif de satisfaction, il est exagéré de dire que les investissements ou les décisions importantes seraient renvoyées à la prochaine victoire, c'est-à-dire probablement aux calendes grecques. Parce que si tel était le cas, la situation serait encore plus grave. Pendant ce temps, un véritable problème se pose, qui mérite toute notre attention. Le déficit commercial du Maroc se creuse malgré une bonne performance des exportations qui se sont accrues de plus de 13 % par rapport à l'année précédente. Avec 185,7 milliards de dirhams, soit une hausse de 25,2 %, le déficit du pays est certainement un gros point sur l'écran radar de l'équipe Benkirane qu'il faudra adresser rationnellement. Seule une stratégie industrielle agressive pourrait permettre d'infléchir la tendance. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le plus gros contributeur du Maroc est l'OCP dont les efforts, qu'il faut saluer, sont la source de notre plus grande rentrée en devises. Puisque la Turquie est à la mode, une justification de son dynamisme économique trouve en partie sa justification dans son modèle où la production l'emporte sur le négoce pur et simple. Arrimer l'économie marocaine à un système de franchises est une option qu'il faut évaluer à long terme avec ses conséquences sur le déficit commercial, mais aussi sur l'emploi.