Au terme de l'année 2011, les exportations des phosphates et dérivés ont affiché une embellie au moment même où les exportations hors phosphates et dérivés étaient à la traîne. L'année 2011 fut un exercice très difficile pour le commerce extérieur du Maroc. Heureusement que l'or blanc et ses dérivés, s'accaparant plus de 33% des ventes de biens à l'étranger, ont réussi, encore une fois, à éviter à notre économie une perte qui aurait pu lui être fatale. Des expéditions en hausse de 40% En effet, selon les derniers chiffres de l'office des changes, les expéditions des phosphates au terme de l'année écoulée ont affiché une hausse en flèche de près de 40%, passant ainsi de 8,9 milliards de dirhams à 12,4 milliards entre 2010 et 2011. Empruntant la même courbe ascendante, les ventes de dérivés de phosphates ont totalisé la somme de 34,7 milliards de dirhams au lieu de 26,9 milliards de dirhams, soit une hausse annuelle de 29,3%. À analyser de prés les indicateurs clés des échanges extérieurs du Maroc , il ressort que les exportations hors phosphates et dérivés ont traîné. Mettant ainsi à mal toute thèse prétendant défendre les performances de notre offre exportable et le début du positionnement de nos produits sur les marchés internationaux. Le Maroc est fortement dépendant des phosphates et dérivés dans ses échanges extérieurs et le restera tant qu'il n' y aura pas de signes annonciateurs d'une véritable politique de mise sur les rails de son processus d'industrialisation, comme le souligne d'ailleurs bon nombre d'économistes. Une forte dépendance aux phosphates Dans le détail, le groupe de produit alimentation et boisson a enregistré un reflux de ses écoulements de 9,8% tombant ainsi de plus de 26 milliards de dirhams à 24 milliards. Il en est de même pour les produits brut d'origine animale et végétale dont les ventes ont chuté de 16,2% à 3,1 milliards de dirhams sur un an. L'or industriel n'est pas en reste. Ce secteur a vu le montant de son chiffre d'affaires à l'export s'effondrer de prés de 70% glissant ainsi de 1,4 milliards de dirhams à seulement 447 millions. Autant dire que la voie de libéralisation sans cesse croissante avait coûté et coûtera cher à l'économie. D'autant plus que le déficit commercial de 2011 a enregistré un niveau record de 185,7 milliards de dirhams en creusement de 25,2%. Un gap devant lequel les ressources d'origine étrangère que sont celles des MRE (58,3 MMDH) , du tourisme (58,8 MMDH) et des IDE (24,2 MMDH) restent incapables de pallier.