Inadéquation formation-emploi, normalisation métier, réglementation, fiscalité, droit commercial, assurances… Les chantiers de la réforme du secteur de la logistique ne sont pas à négliger. Un secteur, faut-il le rappeler, qui reste faible, avec un coût logistique élevé pour notre économie, soit 20% du PIB contre une moyenne de 15% pour les pays émergents. Le Maroc, selon le dernier index de performance logistique, est classé 94e loin derrière la Mauritanie (67e) ou encore le Soudan (67e). Stimuler le nouveau métier Intervenant lors d'une rencontre mercredi au siège de la confédération patronale, Mohamed Talal , président de la commission logistique de la CGEM, invite les officiels à adapter le système fiscal et juridique en vue de stimuler le développement que connaît le nouveau métier. À titre d'exemple, on confond toujours entrepôts et entrepôts logistiques.Un autre volet a suscité, lui aussi, des réactions. Il s'agit de celui de l'assurance. Talal a souligné qu'il n'existe aucun produit d'assurance qui soit adapté et dédié à la logistique proprement dit. 61.600 emplois prévus à l'horizon 2015 Autre enjeu et pas des moindres, l'inadéquation formation-emploi. À en croire le professionnel, le volet formation représente aussi bien un défi qualitatif que quantitatif. La filière enregistre un manque cruel des compétences au niveau de certaines spécialisations. D'ailleurs, le plan national de formation dans les métiers de la logistique recense un besoin de 61.600 emplois à l'horizon 2015, répartis entre managers, ingénieurs ou opérateurs. À l'horizon 2030, la ventilation des besoins sur les systèmes de formation laisse ressortir un total de 173.000 lauréats. Du pain béni pour les établissements d'enseignement supérieur.Seul bémol, les formations dispensées et qui poussent ces derniers temps comme des champignons, restent incompatibles avec les besoins réels des professionnels. D'où la nécessité « d'empêcher les charlatans de s'incruster dans ce domaine et laisser la place au sérieux », fait remarquer Younes Tazi, directeur de la stratégie, des programmes et de la coordination des transports au ministère de l'Equipement et du Transport. À vrai dire, l'inadéquation formation-emploi est un faut débat. On parle d'une armée de diplômés chômeurs contre une poignée de profils recherchés. Tout se joue donc au niveau de la reconversion et de la mise à niveau, dont les établissements d'enseignement supérieur assument la grande responsabilité. Et c'est justement l'objet de la rencontre : « développer les relations entre le corps pédagogique et celui professionnel au sujet des filières Logistique» . Une vraie politique de stage Par ailleurs, mettre en place des formations adaptées commence par mener une vraei politique de stage et d'apprentissage. À ce titre, il faut dire que la recherche d'un stage est un véritable parcours du combattant pour les étudiants. L'événement a donc été l'occasion de mettre en place une « Bourse relation Universités – Entreprises » pour les stages de formation et d'embauche, de projets de fin d'études… En effet, le site internet dédié www.cgemstage.ma vise à démocratiser le stage. Il favorise les opportunités de rencontres entre les étudiants et le monde entrepreneurial en facilitant l'accès à l'information de plus en plus automatisée. Cet événement a été aussi l'occasion de mettre sur la table des discussions les besoins des établissements de l'enseignement d'intervenants praticiens, d'experts métiers ou encore de conférenciers issus du terrain. Sur ce chapitre là , il faut noter qu'un manque indiscutable se fait sentir.