Après la clôture du feuilleton parlementaire des subventions au logement social dans le cadre de la loi de Finances 2010, promoteurs immobiliers et députés avaient rendez-vous hier jeudi 17 mars à Casablanca pour un nouveau round de négociations, informel cette fois-ci. En effet, 30 parlementaires se sont déplacés au siège de la FNPI pour rencontrer les membres des associations professionnelles du bâtiment. Officiellement, la rencontre c'était pour étudier l'évolution des performances du secteur et les éventuels impacts de la crise sur son développement. Mais ce thème générique n'est que la face apparente de l'iceberg. Ce qui devait être discuté officieusement entre les deux parties, selon des sources dignes de foi, était bien plus important et beaucoup plus engageant pour les uns et les autres (parlementaires et promoteurs). «Les promoteurs immobiliers sont comme les textiliens. Ils demandent toujours plus à l'Etat». Décidément, les promoteurs membres de la FNPI semblent avoir bien retenu la leçon du long feuilleton de vote des incitations pour l'habitat social. Incitations dont la validation a suscité un arbitrage au plus haut niveau de l'Etat. Pour les heurts intervenus durant la phase de discussion l'année dernière, les promoteurs cherchent à travers la rencontre d'hier à entamer leur lobbying pour la loi de Finances 2011, neuf mois avant le démarrage des débats parlementaires. Les incitations dédiées au logement social ne suffisent-elles pas ? «Les promoteurs immobiliers sont comme les textiliens. Ils demandent toujours plus à l'Etat», précise notre source. Rien ne filtre encore sur les doléances objet du lobbying de la FNPI. Mais nos sources parlent déjà de propositions liées aux droits d'enregistrement. Alors que les promoteurs cherchent à obtenir de nouvelles concessions, les parlementaires devaient rouvrir, selon nos sources, des dossiers chauds liés à l'activité des promoteurs immobiliers. A ce niveau, deux sujets cruciaux devaient être abordés. D'une part, les deux rapports, dont un du cabinet Mc Kinsey, publiés au cours des discussions parlementaires autour de la loi de Finances. Pour rappel, ces deux documents avaient déclenché la polémique autour des marges des promoteurs. Celui de Mc Kinsey a même évoqué des bénéfices qui pouvaient atteindre 100% du prix de vente. Nos sources assurent que les parlementaires devaient demander plus d'éclaircissements par rapport à l'analyse de Mc Kinsey. Rappelons à ce niveau, qu'au lendemain des annonces du cabinet d'études, la FNPI avait publié un communiqué dénonçant le rapport avec des explications liées à leurs marges. Mais ce communiqué n'a pas pu clore le débat par rapport à ce sujet. D'autre part, les parlementaires remettraient sur la table des débats, selon nos sources, le dossier de l'habitat à 140.000 DH. «Il serait question pour eux de comprendre les raisons de la réticence des grands opérateurs à produire en masse dans ce segment. Ils souhaiteraient aussi s'enquérir des conditions que les membres de la FNPI souhaiteraient avoir pour s'engager fortement dans ce projet», nous confie-t-on. Ce qui est sûr, c'est que les discussions autour de ces deux sujets ont dû être chaudes en raison de leur sensibilité aussi bien pour les parlementaires que pour les promoteurs.