L'Iran est de plus en plus isolé. Après les menaces de sanctions américaines, l'UE se dit également prête à adopter d'ici la fin du mois un embargo sur le pétrole iranien. Après les menaces de sanctions économiques de Washington la semaine dernière, les 27 pays de l'Union européenne sont parvenus à leur tour à un accord de principe en vue d'imposer un embargo sur le pétrole iranien. Cet accord pourrait entrer en vigueur après la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE le 30 janvier. « C'est à cette occasion que nous pourrons adopter cette mesure d'embargo sur les exportations pétrolières de l'Iran. Nous sommes en train d'y travailler, les choses sont sur la bonne voie », a précisé Alain Juppé, le chef de la diplomatie française. Washington a salué, mercredi, la décision européenne. « C'est une très bonne nouvelle. Nous aimerions que ce genre de mesures ne soient pas seulement prises par nos alliés proches et les partenaires comme ceux que nous avons en Europe, mais également par des pays du monde entier », a déclaré la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland. L'Iran, qui n'a cessé de multiplier ses menaces vis-à-vis des Etats-Unis ces derniers jours, se retrouve donc de plus en plus isolé sur la scène internationale. Pour rappel, le président américain Barack Obama a promulgué la semaine dernière une loi qui lui permettra de geler les avoirs, aux Etats-Unis, de toute institution financière étrangère qui traiterait avec la banque centrale iranienne. Cette mesure est en train d'avoir de sérieuses répercussions sur l'économie iranienne. Cependant, un embargo européen sur le pétrole iranien n'arrange pas tous les pays de l'UE dans la mesure où certains d'entre eux importent son pétrole. « Il faut que nous rassurions certains de nos partenaires européens qui s'approvisionnent en pétrole iranien. Il faut que nous leur fournissions des solutions alternatives. Mais ces solutions alternatives existent, et je pense donc que nous allons atteindre l'objectif d'ici à la fin janvier », a assuré Alain Juppé. Pékin contre La Chine, alliée de Téhéran, a fait part de son opposition aux sanctions occidentales, estimant qu'elles ne sont pas la solution au dossier du nucléaire iranien. « La Chine s'oppose à ce qu'une loi nationale prévale sur les règlements internationaux et impose des sanctions unilatérales à d'autres pays. Nous continuons de penser que les sanctions ne sont pas la bonne manière d'apaiser les tensions ou de résoudre la crise du programme nucléaire », a insisté, mercredi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hong Lei. D'aucuns pensent de même que ces sanctions cristallisent encore plus les tensions entre l'Iran et les pays occidentaux et que le dialogue représente le seul moyen qui pourrait empêcher une crise régionale.