Le ministre iranien de la Défense, le général Ahmad Vahidi, a lancé mercredi une nouvelle mise en garde contre la présence de la marine américaine dans le Golfe. «Nous avons toujours dit que la présence des forces non régionales dans le Golfe Persique était nocive et ne pouvait que créer des troubles. Et nous avons par conséquent toujours demandé qu'elles ne soient pas présentes dans cette voie d'eau», a déclaré le général Vahidi, cité par l'agence iranienne Mehr. «L'Iran fera tout pour préserver la sécurité dans le détroit d'Ormuz» un canal stratégique, a-t-il ajouté. Mardi, le général Attaollah Salehi, le chef de l'armée iranienne avait déclaré: «Nous conseillons au porte-avions américain qui a traversé le détroit d'Ormuz et se trouve en mer d'Oman de ne pas retourner dans le Golfe persique. L'Iran n'a pas l'intention de répéter son avertissement». Le porte-avions américain John C. Stennis qui se trouvait dans le Golfe a traversé la semaine dernière le détroit d'Ormuz pour se rendre en mer d'Oman, en pleine manoeuvres navales iraniennes qui ont duré 10 jours autour du détroit En dépit de ces menaces, Washington a promis de maintenir ses navires de guerre déployés dans le Golfe, la Maison Blanche estimant que les avertissements de l'Iran trahissent sa «faiblesse» et montrent l'efficacité des sanctions contre son programme nucléaire controversé. Pékin s'est dit mercredi «opposé à des sanctions unilatérales» contre Téhéran, en référence à la loi de financement du Pentagone qui renforce les sanctions contre le secteur financier de l'Iran, afin de contraindre ce pays à abandonner son programme nucléaire. «La Chine s'oppose à ce qu'une loi nationale prévale sur les règlements internationaux et impose des sanctions unilatérales à d'autres pays», a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise, Hong Lei, en réponse à une question sur cette loi promulguée samedi par Barack Obama. Les nouvelles mesures prévoient d'autoriser le président américain à geler les avoirs de toute institution financière étrangère qui commercerait avec la Banque centrale iranienne dans le secteur du pétrole. L'Union européenne réfléchit parallèlement à un possible embargo sur le pétrole iranien. La tension est actuellement très vive au moment où Téhéran vient de tester lundi de nouveaux missiles dans la région du détroit d'Ormuz et a menacé de fermer ce détroit par où transite 35% du trafic pétrolier maritime mondial, en cas de nouvelles sanctions internationales. Soutien traditionnel de l'Iran, la Chine --qui y achète beaucoup de pétrole-- est devenue son premier partenaire commercial avec des échanges bilatéraux de 30 milliards de dollars, contre seulement 400 millions il y a 15 ans. Les sanctions frappant l'Iran ont permis aux sociétés chinoises d'accroître largement leur présence dans ce pays. Pékin répète souvent qu'il est opposé à l'usage de la force ou aux menaces d'usage de la force contre Téhéran.