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« Le PJD a aujourd'hui une lourde responsabilité »
Publié dans Le Soir Echos le 02 - 01 - 2012

Le nouveau gouvernement se fait toujours désirer. En attendant le verdict, Youssef Belal, politologue et membre du bureau politique du PPS, nous livre ses impressions sur un PJD qui fait face à ses plus grandes phobies.
Youssef Belal: «Les ministres du PJD risquent de ne pas être tout le temps sur la même longueur d'onde que celle des autres ministres de la majorité».
Quels sont les chantiers prioritaires du nouveau gouvernement ?
Mis à part le fait que le PJD peut apporter un sang neuf à la scène politique et qu'il a réussi via un vote éthique, la majorité est tout d'abord incohérente à mon avis. Cela ne va peut-être pas se sentir maintenant mais plus tard, car elle sera mise à l'épreuve du pouvoir et devra assurer ses arrières et assumer les décisions qu'elle devrait prendre. Pour ce qui est des dossiers urgents, il y a inéluctablement les problèmes sempiternels qui concernent la corruption, l'exercice du pouvoir, le processus de rémunération des ministres, la transparence dans la gestion, etc. De plus, les ministres du PJD risquent de ne pas être tout le temps sur la même longueur d'onde que celle des autres ministres de la majorité. Le PJD veillera à donner un sens éthique à l'action politique. On peut aussi citer les chantiers économiques. Le PJD n'a pas le choix : il devra se conformer aux indicateurs déjà présents, qu'ils soient plausibles ou pas. Pour mettre en œuvre une politique économique cohérente, il faut assez de temps. Le paradoxe avec le PJD est qu'il porte plus d'intérêt aux questions sociales qu'aux questions économiques.
17 lois organiques doivent être promulguées. De quoi s'agit-il exactement ?
C'est principalement et en bref la mise en œuvre de lois constitutionnelles. Ces dernières devront passer au champ d'application. Leur promulgation fait justement partie des chantiers prioritaires auxquels doit d'attaquer le PJD.
Benkirane a promis des signaux forts. Quels seraient ces signaux à votre avis ?
Tout ce qui est lié à l'éthique et à la communication : le fait d'être présent sur le terrain, avoir une relation directe avec l'opinion publique,… Les Marocains doivent sentir que celui ou ceux qui les gouvernent, justifient leurs décisions, expliquent ce qu'il font et rendent des comptes, mais aussi répondre aux questions fâcheuses qu'on risque de leur poser. Je pense que la relation avec le PJD va être plus conviviale et permettra aux Marocains de se réconcilier avec la politique.
Pensez-vous que la loi de Finances sera revisitée par le gouvernement Benkirane ?
Vu la conjoncture économique, je pense qu'il est difficile aujourd'hui d'agir sur la loi de Finances à court terme. À long terme, si. Elle reflétera les choix et les décisions du nouveau gouvernement. Elle va mettre en relief les secteurs prioritaires de Benkirane. Sinon, à quoi bon une loi de Finances, si elle ne reflète pas les choix décisionnels d'un pays ! C'est dire que la loi de Finances ne doit pas simplement être une reformulation redondante d'un besoin pressant de dépenser sans raison.
Quel rôle doit avoir la société civile dans la conjoncture actuelle ?
Tout d'abord, le retrait d'Al Adl Wal Ihssan représente une nouvelle donne pour les mois à venir. Le Mouvement du 20 février doit comprendre que le gouvernement Benkirane peut réaliser des revendications et que dans le plan actuel il est vain de juger sur de simples impressions. De son côté, le PJD doit prouver qu'il est sur la même logique que celle des contestations. Le nouveau gouvernement aura besoin du M20F et vice-versa. Maintenant, concernant les questions du pouvoir et de l'argent, le gouvernement devra faire preuve de clarté.
Pensez-vous que le partenariat Maroc-UE est assez bien assimilé par le gouvernement Benkirane ?
Oui. Je pense même qu'il est très conformiste à ce propos. Il a montré au lendemain de sa victoire aux Législatives qu'il est ouvert aux échanges européens et est toute ouïe. Il a aussi cherché à rassurer nos partenaires. Ceci dit, le Maroc devra réévaluer ses relations avec les autres pays, mais aussi retracer leurs fondements. Il faut oser et voir ailleurs. L'exemple de la Turquie est bon à observer de près. Benkirane et son équipe devront simplement faire les bons choix géostratégiques.
Quel sera le rôle du roi en 2012 ?
On voit bien que le Palais s'est bien préparé à ce nouveau gouvernement qui peine encore à se former. Nous constatons, d'ailleurs, la présence d'un double jeu de pouvoir qui s'installe. Benkirane a cherché à rassurer le Palais et s'est montré ouvert, abolissant un par un les clichés que l'opinion publique avait des islamistes. Mais est-ce suffisant ? Benkirane aura-t-il un espace d'autonomie gouvernementale propre à lui ? Ou bien, assisterons-nous encore une fois à la continuité de la suprématie du Palais sur tous les secteurs ? Benkirane devra dans ce cas déclencher des crises entre son gouvernement et le Palais pour rejeter le double pouvoir, car cela poserait un grand problème dans les décisions à prendre et parce que c'est tout simplement anti-constitutionnel.
Êtes-vous confiant quant à l'avenir démocratique du pays ?
Je pense que le PJD a, aujourd'hui, une lourde responsabilité et il devra réussir là où la gauche a échoué. Oui, je suis confiant, mais dans combien temps les choses vont commencer à devenir palpables ? Si, aujourd'hui, nous sommes dans une optique de lecture conforme à la nouvelle Constitution, nous sommes donc dans la norme. Le PJD nourrit de grands espoirs mais de sérieuses limites s'imposent face au comportement mitigé du Palais et certains acteurs de la majorité. Maintenant, la balle est dans le camp du PJD et Benkirane ne doit pas décevoir les Marocains. Le nouveau gouvernement doit être combatif.


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