En optant pour l'opposition, l'USFP en a surpris plus d'un. Bien des observateurs doutent encore des bonnes intentions du parti. Mehdi Mezouari, futur parlementaire de l'USFP et ex-secrétaire général de la jeunesse ittihadie, lui, est catégorique : son parti veut « tourner la page ». Mehdi Mezouari, futur parlementaire de l'USFP et ex-secrétaire général de la jeunesse ittihadie L'USFP a donc opté pour l'opposition parlementaire. Pourquoi ce choix ? C'est un choix qui s'est opéré sur la base d'une grande concertation, notamment entre les dirigeants et les militants. Le débat a été intense, nous y avons discuté et évalué les scores du parti, et nous avons analysé les résultats par rapport au clivage politique marocain. À mon sens, il y a quatre raisons essentielles : la première est que nous avons voulu respecter le choix des électeurs. Les Marocains ont massivement voté pour le PJD. Nous faisions partie de l'ancienne majorité gouvernementale, c'est naturel pour nous de choisir l'opposition. La deuxième raison est que nous sommes dans une période où il est nécessaire de définir les familles politiques, donc de clarifier le paysage politique national. La troisième raison est que l'USFP ne veut plus être un parti qui complète la majorité. Dorénavant, le parti décidera de participer, ou non, au gouvernement, au vu de ses résultats. Et enfin, la quatrième raison est que, dans toutes les démocraties, il faut une majorité forte, mais aussi une opposition forte. L'USFP a donc opté pour l'opposition parlementaire. Pourquoi ce choix ? C'est un choix qui s'est opéré sur la base d'une grande concertation, notamment entre les dirigeants et les militants. Le débat a été intense, nous y avons discuté et évalué les scores du parti, et nous avons analysé les résultats par rapport au clivage politique marocain. À mon sens, il y a quatre raisons essentielles : la première est que nous avons voulu respecter le choix des électeurs. Les Marocains ont massivement voté pour le PJD. Nous faisions partie de l'ancienne majorité gouvernementale, c'est naturel pour nous de choisir l'opposition. La deuxième raison est que nous sommes dans une période où il est nécessaire de définir les familles politiques, donc de clarifier le paysage politique national. La troisième raison est que l'USFP ne veut plus être un parti qui complète la majorité. Dorénavant, le parti décidera de participer, ou non, au gouvernement, au vu de ses résultats. Et enfin, la quatrième raison est que, dans toutes les démocraties, il faut une majorité forte, mais aussi une opposition forte. Omar Balafrej, ancien membre de l'USFP, pense que l'USFP finira par rejoindre « ce qui reste du G8 » et ainsi former avec lui un grand parti libéral. Qu'en pensez-vous vous ? Omar Balafrej est un ami, et je respecte son avis. Mais je peux vous dire que sur cette question, il a complètement tort. L'USFP a opté pour l'opposition pour être dans les rangs de la gauche. Il formera sa propre opposition, sa propre équipe parlementaire. Il ne s'alliera ni avec le PAM, ni avec les autres partis du G8. Quels sont les principaux défis qui attendent l'USFP, maintenant qu'il a opté pour l'opposition ? Il y a un seul défi majeur : reconstruire le grand parti socialiste. Nous voulons prendre nos distances avec la gestion des affaires publiques. Nous voulons construire un nouveau parti avec de nouvelles structures, de nouvelles élites. Nous voulons créer une nouvelle gauche. Vous aurez besoin des autres formations de gauche, notamment celles qui ont appelé à boycotter le dernier scrutin… Oui, effectivement. Nous allons ouvrir des canaux de dialogue avec ces partis-là, notamment le PSU, nous sommes tous de la même famille. Et le 20 Février ? La jeunesse ittihadie est une composante non négligeable du Mouvement du 20 Février. Leurs revendications sont les mêmes que les nôtres. Avant la réforme constitutionnelle, nous militions constamment pour l'édification d'une véritable monarchie parlementaire. Pensez-vous que votre parti réussira à fédérer les autres composantes de la gauche ? Il est le seul qui soit capable de le faire. Nous devons entamer un dialogue avec eux. Un dialogue qui devra se faire dans une ambiance saine, sans arrogance de part et d'autre. Nous devons nous entendre sur des règles de jeu communes. Vous parlez de renouvellement des élites. à quand votre prochain Congrès national ? Le prochain congrès se fera bientôt, sans doute au lendemain des élections communales. Pour cela, nous allons organiser ce qu'on appellera un « Congrès national de transition à une nouvelle gouvernance partisane ». En d'autres termes, ce congrès servira à tout mettre sur la table pour démarrer une nouvelle page. Nous allons réanalyser les résultats et élaborer de nouveaux discours, de nouvelles structures. Nous allons renouveler le parti. Bref, ce sera un congrès pas comme les autres. Il y a eu des élections en Tunisie et en Egypte. Et, dans ces deux pays, la gauche a été laminée. Les peuples arabes n'ont-ils pas définitivement désavoué les socialistes et leurs idéaux ? Il ne faut pas standardiser la gauche dans les pays arabes. Les contextes sont différents. L'USFP est un parti qui existe depuis 1959 ; il a une histoire à lui tout seul. C'est un parti qui a payé de lourdes factures suite aux années de plomb. En 1998, le parti s'est joint au gouvernement pour sauver le Maroc de la crise cardiaque. À mon avis, c'est plutôt à une tendance islamiste que nous assistons. Et le Maroc en fait partie. Les Marocains ont largement voté pour le PJD et nous estimons qu'ils ont fait ce choix en connaissance de cause : ils voulaient du changement. Plus d'une vingtaine de lois organiques se feront sans l'USFP. N'est-ce pas dangereux pour l'avenir de la démocratie au Maroc ? On défendra les mêmes positions ; qu'on soit dans la majorité ou dans l'opposition. Au contraire, je pense que le champs est beaucoup plus propice à l'opposition. Le PPS se dirige vraisemblablement vers la participation au gouvernement Benkirane. Qu'en pensez-vous ? D'abord, il faut reconnaître que depuis que l'USFP a opté pour l'opposition, la Koutla n'est plus. Maintenant j'aurais préféré que le PPS nous rejoigne, car c'est un parti qui a une histoire et fait indéniablement parti de la grande famille de la gauche. Attendons de voir ce que va faire le Conseil national du PPS.