L'UMT, qui fait cavalier seul, appelle de nouveau à la grève dans le secteur de la Santé. La centrale syndicale mobilise ses troupes dans les différentes villes pour une participation massive les 7 et 8 décembre. L'appel sera-t-il suivi ? Un nouveau mouvement de grève est annoncé dans la Santé. L'appel a été lancé par la Fédération nationale de la santé affiliée à l'UMT (Union marocaine du travail), qui décrète les 7 et 8 décembre prochain, deux jours de débrayage dans tous les établissements sanitaires publics, CHU et centres de santé dans les différentes régions du pays. La centrale syndicale mobilise ses troupes dans les différentes régions du pays pour une participation massive. La centrale de Miloudi Moukharik fait cavalier seul. Aucune autre centrale syndicale ne participe à ce mouvement de protestation. Dans un communiqué, l'UMT déplore la situation sociale, financière et professionnelle du personnel de la Santé. Elle dénonce également les conditions de travail des fonctionnaires, jugées « inacceptables », et critique la « mauvaise » gestion du secteur. La centrale syndicale de Moukharik, qui revendique entre autres « l'amélioration de la situation du personnel » et « le respect de la liberté syndicale », pointe du doigt l'accord conclu entre les autres centrales syndicales et le gouvernement, qui, selon elle, est « une pure mascarade ». Une prime de rentabilité Pour rappel, le 5 juillet dernier, la CDT ( Confédération démocratique du travail), la FDT (Fédération démocratique du travail), l'UNTM (Union nationale du travail au Maroc) et l'UGTM (Union générale des travailleurs au Maroc) ont signé un protocole d'accord d'un montant de 672 millions de DH, portant sur l'amélioration des conditions financières et sociales des fonctionnaires. Cela concerne, entre autres ,l'augmentation des indemnités des risques professionnels octroyées aux infirmiers, la création d'une prime de rentabilité pour les fonctionnaires, l'augmentation des indemnités sur la garde. Le gouvernement s'est également engagé d'intégrer les médecins résidents comme médecins de premier grade en deux temps, à partir de la 2e année de résidanat en 2012 et à partir de la 1ère année de résidanat en 2013. Le protocole d'accord porte également sur la revalorisation de l'indemnité de garde accordée à ces professionnels, à hauteur de 600 DH pour les médecins internes, et de 500 DH pour les médecins résidents non contractuels, outre la création d'un système spécial de couverture médicale. La FDT, l'UNTM et l'UGTM ont signé un protocole d'accord de 672 millions de DH, portant sur l'amélioration des conditions financières et sociales des fonctionnaires. L'appel à la grève intervient ainsi quatre mois après la signature de cet engagement gouvernemental. Qu'en est-il de son application ? « Le protocole d'accord conclu avec le gouvernement est un engagement. Pour le concrétiser, il faut élaborer des décrets. C'est chose faite. Neuf décrets ont été élaborés et sont en cours de signature. Ils portent entre autres sur l'augmentation des indemnités promises par le gouvernement », répond Mustapha Chennaoui, secrétaire général du Syndicat national de la santé, affilié à la CDT. Mauvais timing Ce syndicaliste chevronné reconnaît que l'application de la convention a pris du retard mais cela, ajoute-t-il, est dû au contexte électoral. « D'autres textes de loi sont en cours d'élaboration. Je ne comprends pas pourquoi l'UMT appelle à la grève. Des questions se posent également sur le timing. Est-ce pour des raisons politiques ou syndicales ou les deux à la fois? Je ne sais pas », se demande Mustapha Chennaoui, qui émet des doutes sur la réussite de la grève. « Je doute que l'appel au débrayage sera suivi par les professionnels. Ce sera un échec », lance-t-il avec assurance. Pour l'UMT, l'accord conclu avec le gouvernement demeure en deçà des ambitions du personnel de la Santé. Elle opte donc pour un arrêt de travail dans toutes les unités de santé à l'exception des services des urgences, de réanimation et de soins intensifs.