Moscou hausse le ton contre Damas et semble disposé à envisager le départ du président syrien. La Russie, fidèle alliée du régime syrien, semble se rétracter. Pour la première fois depuis le début des manifestations contre Bachar Al-Assad, le président russe, Dmitri Medvedev, a haussé le ton vendredi contre Damas. «Nous travaillons activement avec les dirigeants syriens pour qu'ils procèdent aux réformes indispensables. S'ils ne sont pas capables de mener ces réformes, ils doivent partir», a déclaré le chef d'Etat russe. C'est un retournement de veste dans la mesure où Moscou empêche depuis plusieurs mois maintenant, le vote d'une résolution du Conseil de sécurité condamnant la répression sanglante à laquelle s'est livré le pouvoir de Bachar Al-Assad pour mâter son propre peuple. La Russie, qui a opposé son veto contre une mesure de sanctions proposée par les occidentaux à l'ONU la semaine dernière, est-elle en train de lâcher Damas ? En tout cas, c'est encore trop tôt pour le dire puisque Dmitri Medvedev a également averti qu'il est toujours décidé à «bloquer toutes les sanctions des pays occidentaux». «C'est au peuple et au régime syrien de décider de leur avenir, et non l'OTAN ou certains pays européens», a-t-il déclaré. Pour rappel, la répression a déjà fait 2 900 morts depuis la mi-mars. Mais Bachar Al-Assad ne compte pas s'arrêter là. Son régime a d'ores et déjà mis en garde contre toute reconnaissance du Conseil national syrien (CNS) par quelques pays. «Nous allons prendre des mesures importantes contre tout pays qui reconnaîtra ce Conseil illégitime», a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Walid el-Mouallem, lors d'une conférence de presse ce dimanche, à Damas. Le Conseil national syrien est l'organe mis en place par l'opposition syrienne en vue renverser le régime comme ce fut le cas en Libye il y a quelques mois. Par ailleurs, lors de la visite d'une délégation sud-américaine à Damas ce dimanche, le chef d'Etat syrien a assuré que «les réformes» qu'il a promises étaient en cours. «Le peuple syrien a bien accueilli les réformes, mais les attaques extérieures contre la Syrie se sont renforcées lorsque la situation dans le pays a commencé à s'améliorer. Mais en dépit de tout, le processus de réformes se poursuit», a-t-il affirmé. Cette délégation était composée des ministres des Affaires étrangères vénézuélien et cubain, de même que de hauts responsables de Bolivie, d'Equateur et du Nicaragua.