Des affrontements entre habitants de la ville ont éclaté dimanche et se sont poursuivis lundi sur fond d'actes de vandalisme, notamment après un match de football… et de considérations d'origine. Les détails. Les violences reprennent, et de plus belle, à Dakhla. Survenues dans l'après-midi de dimanche dernier, elles se sont poursuivies jusqu'à très tard dans la nuit et dans la matinée du lundi. D'aucuns croyaient le calme rétabli depuis, mais les affrontements ont repris dans l'après-midi. Bilan provisoire: deux morts, une dizaine de blessés, des sièges de succursales et d'agences bancaires saccagées, des voitures incendiées et plusieurs vitrines de magasins endommagées. Tout a commencé après le match de football ayant opposé, dimanche au stade Al Massira de la ville, la Mouloudia de Dakhla et Chabab de Mohammedia. Comptant pour la division Amateurs, la rencontre s'est soldée par la victoire du Chabab par 3-0. A la sortie du stade, les supporters des deux clubs ont d'abord échangé des insultes avant de passer aux jets de pierres. Limités dans un premier temps, les affrontements n'ont pas tardé à gagner la ville, plus particulièrement les deux quartiers, Al Ouakala (où habite une majorité de Marocains arrivés du Nord du pays) et le quartier Al Masjid (dont la population est constituée de Sahraouis de souche). D'après des sources locales, ce sont les premiers qui auraient commencé les hostilités en investissant Al Masjid et en s'attaquant à tout ce qui bouge. En guise de représailles, certains Sahraouis ont, à leur tour, attaqué Al Ouakala. Les violences ont par la suite gagné le centre-ville. Avec les pertes humaines et les dégâts qu'on connaît. Les autorités, comme certaines sources locales, tendent à minimiser la portée de ces incidents. Un communiqué de la wilaya de Oued-Eddahab-Lagouira nous informe à ce titre que le calme a été rétabli suite à l'intervention des forces de l'ordre (et non de l'armée comme on a pu le lire sur de nombreux sites d'information). « Sur instructions du parquet, des investigations sont en cours en vue d'arrêter les éléments impliqués dans ces incidents et les traduire devant la justice », nous dit la wilaya. Il s'agirait, selon la même source, de « repris de justice » qui « ont profité de ces incidents limités pour s'attaquer à des passants, les agressant armés de bâtons et d'armes blanches ». Cette source médiatique locale abonde dans le même sens en qualifiant les violences de simples actes de hooliganisme « auxquels certains éléments tentent de donner une couverture politique ». Une couverture facilement transposable vu la nature des deux quartiers ayant été le théâtre des affrontements, mais aussi de l'histoire récente d'une ville pourtant connue pour le calme et la paix qui y règnent habituellement.