Les exploitants de salles de cinéma n'ont pas encore trouvé de consensus sur la formule à adopter pour financer l'équipement des salles en numérique. Une commission de professionnels réfléchira désormais à la meilleure option. Les propriétaires de salles de cinéma ont du pain sur la planche. Avec la disparition des copies en 35 mm prévue en 2012, ils se voient aujourd'hui obligés d'installer des équipements numériques. Cela suppose des moyens non seulement pour acheter tout le matériel nécessaire, mais aussi pour rénover entièrement le parc existant. Depuis la fin du mois de juillet les réunions se succèdent entre la Chambre des salles de cinéma au Maroc et le Centre cinématographique marocain (CCM). Une autre réunion est d'ailleurs prévue aujourd'hui pour établir l'état des lieux, notamment sur la dégradation des salles du pays. Une commission a été constituée et elle regroupe plusieurs exploitants, à l'instar de Mohamed Layadi du Colisée de Marrakech, Houcine Boudih du cinéma Avenida à Tétouan, en plus de Kamal Mouline du centre cinématographique marocain. Lors de la dernière réunion du 7 septembre à Casablanca, les deux parties avaient convenu de réfléchir à la formule la plus adéquate pour réussir ce passage au numérique, dans un secteur qui vit une crise réelle après l'hémorragie des fermetures de salles. « C'est un sujet très sensible. Avant de s'équiper de projecteurs numériques et de tout ce qui va avec, il faut avant tout rénover les salles », témoigne Abdelhamid Marrakchi, président de la Chambre marocaine des salles de cinéma. Les propos de Marrakchi au Soir échos confirment que le consensus n'est pas encore atteint. « Nous allons continuer nos réunions pour trouver un accord sur la meilleure formule, tout en préservant l'intérêt de chacun d'entre nous », tempère-t-il. Une fois la proposition finalisée, elle sera présentée, en octobre prochain, sous forme de projet, avant même la tenue des prochaines élections, au ministre de la Communication durant le Festival du court-métrage. Par ailleurs, les exploitants de salles de cinéma souhaitent vivement que l'Etat prenne en charge l'équipement des salles en numérique. « Dans d'autres pays, c'est l'Etat qui a financé ce passage au numérique. Alors pourquoi pas chez nous ? », se demande le président de la Chambre marocaine des salles de cinéma. Dans une précédente déclaration au Soir échos, Kamal Mouline du CCM avait, lui, expliqué que cette prise en charge serait impossible. Le CCM a suggéré aux propriétaires de salles de contracter un crédit bancaire. «L'Etat pourrait éventuellement financer une partie, mais pas la totalité », a souligné Kamal Mouline. Un petit espoir se profile malgré tout. Résignés à payer la TVA à 20 %, les exploitants devront récupérer cette dernière sur leur investissement en matériel. D'après des sources au CCM, « si la TVA à 20 % était appliquée, une simulation sur la base des chiffres de 2010, montre que les salles de cinéma (hors Megarama, ndlr) réaliseraient une meilleure recette nette (…) que si elles augmentaient le prix du ticket de 8 % seulement ». Le ticket moyen est aujourd'hui de 19 DH. Il passera à 20 ou 21 DH dirhams, soit une augmentation de 1 à 2 DH. Lors de la première réunion en juillet au CCM, Nourredine Saïl avait rappelé que la TVA est une taxe supportée par le consommateur et que la salle de cinéma n'est qu'un intermédiaire. Il a souligné que l'inconvénient d'être assujetti à la TVA est purement administratif du moment qu'il faut faire des déclarations trimestrielles, voire mensuelles. A partir de janvier 2012 et après avoir observé une longue résistance, les propriétaires de salles seront obligés de s'assujettir à la TVA à 20 %. Aucun article en relation !