Le Forum Al Karama a publié, le 15 août, un rapport faisant part de cas de « viols » de détenus salafistes à Meknès. Trois jours plus tard, le parquet de la ville décide l'ouverture d'une enquête. L'affaire de viols supposés de détenus salafistes à la prison Toulal 2 prend une nouvelle tournure, la justice s'en est saisie. Le parquet général près la Cour d'appel de Meknès a ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire suite à des informations selon lesquelles des détenus d'une prison de la ville auraient été victimes de coups et de viol. «Le parquet général a décidé l'ouverture de cette enquête en vue de faire la lumière sur ce sujet et pour que soient prises les mesures appropriées», peut-on ainsi lire dans un communiqué du procureur général du roi près la Cour d'appel de Meknès, relayé par la MAP. La révélation de ces cas de viols supposés a fait l'objet d'un rapport du Forum Al Karama établi à l'issue de la visite, le 15 août, de Me. Abdul Samad Al-Idrissi à trois de ses clients détenus à Toulal 2. «Yousef Khoudri Abdu-Assamad El Missimi et Adil El Ferdawi ont été torturés et violés, de nombreux détenus ont entendu leurs cris, comme ils avons entendu leur viol, puis ils ont été transférés loin des cellules pour les mettre au cachot et y sont restés pendant une semaine», lit-on dans le document rédigé par Me. Al Idrissi et dont le Soir échos détient une copie. Pour le moment, la Délégation générale de l'administration pénitentiaire observe le silence. Les services de Hafid Benhachem n'ont fait aucun commentaire ni sur le rapport de l'ONG Al Karama ni sur la décision du parquet de Meknès d'ouvrir une enquête. La semaine dernière, à la suite de la publication d'informations, justement par le Forum Al Karama, sur d'éventuelles pratiques de torture et de privation des droits légaux à l'encontre de détenus salafistes de Salé, à fait sortir la Délégation de ses gonds. Dans un communiqué, elle a commencé par «démentir ces allégations» puis exprimer «son étonnement» de voir des ONG des droits de l'Homme «s'écarter de l'objectivité et de l'impartialité en évoquant les circonstances de leur arrestation et faire l'écho d'allégations dénuées de tout fondement qui portent atteinte à la Délégation générale».