La deuxième audience du procès des mis en cause dans l'attentat d'Argana s'est tenue, jeudi 18 août, au tribunal antiterroriste de Salé. Alors que victimes et proches des victimes s'organisent, le principal accusé, lui, a changé de ligne de défense. C'était attendu. Le procès des mis en cause dans l'attentat d'Argana, survenu le 28 avril dernier à Marrakech, est ajourné de nouveau au 22 septembre prochain. Lors de la seconde audience, qui s'est tenue jeudi 18 août au tribunal antiterroriste de Salé, de nouveaux éléments se sont ajoutés au dossier, retardant ainsi son traitement. « Deux autres individus se sont ajoutés à la liste des prévenus : Abdelfattah Dahhaj et Mohamed Najim, qui ont été arrêtés quelques jours après les sept autres », explique Me Mohamed Sadkou, qui représente quatre des sept premiers suspects : Brahim Chergaoui, Mohamed Réda, Azzeddine Lechdari et Ouadie Skiraiba. Le principal accusé, Adil Othmani, a, lui, préféré changer de ligne de défense. Il nie tous les faits qui lui sont reprochés et clame son innocence. Il a entamé une grève de la faim pour se faire entendre. La défense a encore une fois sollicité la liberté provisoire sans en être vraiment convaincue. Cette requête avait déjà été rejetée à la première audience. Mais l'élément le plus marquant de cette audience reste, sans conteste, la présence massive des familles des victimes françaises. « Nous n'avons pas pu nous présenter à la première audience du 30 juin, puisque nous n'avons pas été avisés à temps. Mais ce tir a été rectifié, nous permettant ainsi de nous présenter et de nous constituer partie civile », déclare au Soir échos le porte-parole de l'Association française des victimes du terrorisme (AFVT), Guillaume Denoix de Saint Marc. Des familles marquées à jamais par la douleur et l'amertume. Elles ont suivi de bout en bout l'audience pour en sortir avec une conviction : il faut se battre jusqu'au bout ! « Les avocats des prévenus les décrivent comme des victimes qui vivent des conditions inhumaines en prison, alors que nous sommes les véritables victimes dans cette affaire », déplorent des proches des victimes à la sortie de l'audience. Et de préciser que l'impact psychologique du drame, surtout sur les enfants, est énorme. « Des enfants sont devenus orphelins pour cause de cet attentat. Ils dessinent des tombes parce qu'ils vivent un véritable cauchemar. Ils sont, à présent, suivis par des psychologues. Nous, nous avons peur de voyager ! Et certains ont même décidé de ne plus le faire», confient-elles au Soir échos.