La défense des accusés de l'attentat d' Argana a présenté, jeudi, ses requêtes préliminaires. Le procès a été reporté au 29 septembre. La défense des accusés de l'attentat du café Argana à Marrakech a présenté, jeudi 22 septembre, ses requêtes préliminaires, lors de la reprise du procès devant la chambre criminelle chargée des affaires du terrorisme près l'annexe de la Cour d'appel de Salé. La séance a été marquée par les premiers échanges entre la partie civile et l'avocat de l'accusé. L'avocat de la partie civile a demandé à Adil Al-Atmani s'il se souvient d'avoir vu le jour de l'attentat une famille française composée de six membres. L'avocat de Adil Al-Atmani a objecté que l'instruction a été close et que la séance a pour objet l'examen de la conformité du procès avec la procédure légale. Selon l'avocat de la défense, le procès souffre de nombreux vices de forme. Il est question notamment du fait que l'accusé a été interrogé sans la présence des avocats, et qu'il a été déplacé de la prison de Salé à celle de Toulal contre les règlements de détention. Ainsi, la défense a demandé, lors de la troisième audience du procès, la convocation des témoins et de la partie civile, ainsi que la désignation d'un expert en explosifs. Si le tribunal a accepté cette dernière requête dans la forme tout en la rejetant dans le fond, il a reporté la décision sur le premier point jusqu'à l'ouverture de l'examen du dossier. Le prochain procès est prévu le 29 septembre. Pour sa part, l'avocat français, intervenant en vertu d'une convention entre le Maroc et la France, n'a pas manqué de rappeler que l'accusé avait fait des aveux complets en présence de sécuritaires marocains et de magistrats français présents lors de cette séance sur commission rogatoire internationale. Et d'ajouter dans une déclaration à ALM: «le système de défense adopté par la défense est de nier les faits, alors que la puce téléphonique du principal suspect a été trouvée sur les lieux de l'attentat». A noter que cette audience s'est déroulée en présence d'une délégation officielle française, des familles des victimes françaises et des représentants des médias nationaux et étrangers. Neuf personnes sont poursuivies dans cette affaire pour «constitution de bande criminelle dans le cadre d'un projet collectif visant à porter gravement atteinte à l'ordre public, meurtre avec préméditation, détention et fabrication d'explosifs et appartenance à une association interdite». Perpétré le 28 avril dernier, l'attentat du café Argana à la place Jamaâ El Fna avait fait 17 morts et 21 blessés, dont des Marocains et des étrangers.