Mustapha Merizak, secrétaire régional du PAM à Meknès et une des figures de l'aile gauche du Tracteur, critique ouvertement les positions de Cheikh Biadillah. Dans cet entretien, il revient sur l'état de santé du PAM, après le « retrait » d'El Himma. Quels reproches font les membres du PAM issus de la gauche – dont vous-même- à la conduite des affaires du parti par Mohamed Cheikh Biadillah ? «Je suis comme je suis», disait Jacques Prévert. Je ne crains pas de clamer haut et fort la vérité. Je voudrais dire à notre secrétaire national que je suis un fils du peuple et à aucun moment je ne peux accepter d'être traité autrement. Je n'ai pas cessé de le dire à haute et intelligible voix : le PAM doit s'estimer heureux de nous avoir dans ses rangs et il n'a pas le droit de nous traiter comme l'Istiqlal et les autres partis traitent leurs militants. M. Biadillah, secrétaire général national du parti, doit être neutre. Le PAM est un parti de seize régions et chaque secrétaire général régional est responsable de sa région. Les secrétaires généraux régionaux doivent être traités sur un même pied et le secrétaire général national ne doit cautionner personne. En revanche, il a le devoir de cautionner la démocratie. D'autre part, le PAM n'est pas un parti d'opportunistes ou d'arrivistes. Nous ne sommes pas obsédés par notre identité et par la pureté de notre « expérience ». Nous voulons juste participer au Projet sociétal. Je dois toutefois clarifier une chose très importante : jusqu'à aujourd'hui, personne ne m'a mandaté de parler au nom des « gauchistes » qui se trouvent au sein du PAM. Néanmoins, je me sens libre et libéré de m'exprimer sur les questions qui intéressent mon parti et surtout, sur les affaires qui me concernent ou les dossiers que je maîtrise. Pour les autres affaires, vous pouvez vous adresser aux personnes concernées. «Le PAM n'est pas un club de notables parlementaires… Mais un acteur du changement». Après la démission d'El Himma de la présidence des deux commissions des élections et du suivi des élus, le clan des « notables » semble marquer des points sur les anciens de la gauche. A titre d'exemple, le congrès extraordinaire, réclamé par les sensibilités de gauche, a été écarté. Que comptez-vous faire pour défendre vos idées au sein du PAM ? Le PAM n'est pas un club parlementaire constitué de notables locaux. Les militants, qui sont venus d'horizons différents, offrent aujourd'hui au PAM et au paysage politique marocain des ambitions et des moyens pour parvenir au changement attendu par la majorité des Marocains. Lors de la réunion historique de la commission nationale des élections, tenue à Fès les 21 et 22 janvier derniers, Fouad Ali El Himma, président de la commission, a dévoilé une feuille de route révolutionnaire à la suite d'un échange très profond sur les réponses présentées par l'ensemble des secrétaires généraux régionaux, concernant treize questions très importantes, notamment les perspectives politiques et les législatives de 2012. Malheureusement, des poches de résistance ont essayé de dérober le cœur de ce projet et montré leur indignation totale aux militants modernistes et progressistes. La tenue du congrès extraordinaire était une occasion pour discuter de la typologie et de l'origine sociale des électeurs du parti. Sont-ils dans le milieu rural ou urbain ? Ethnique ou bourgeois ? Les gens de revenu moyen ou faible ? Cette ambition d'organiser le congrès est dépassée aujourd'hui, plusieurs facteurs extérieurs ont découragé les « congressistes », mais dire que le clan des « notables » a marqué des points, je ne suis pas d'accord. Car la stratégie d'un parti ne dépend pas seulement de l'origine sociale de quelques membres ou de la manière dont ils sont organisés. Le PAM est une force politique qui déploie des stratégies différentes. Ce n'est pas pour la conquête du pouvoir, mais pour l'exercice d'un programme sociétal politique, économique, culturel et environnemental. Une « monadara » (séminaire) nationale s'impose d'ailleurs dans les jours qui viennent. Croyez-vous à un retour d'El Himma sur les devants de la scène du PAM et de la scène politique ? Si oui, comment ? Notre frère El Himma est toujours présent et responsable ; il rallie toute la classe politique du parti. La commission nationale des élections continue de débattre de l'avenir du parti et j'espère que les camarades modernistes, démocrates et progressistes du parti rassemblent une large coalition et rendront certainement aux négationnistes et aux ennemis politiques, PJD et Istiqlal, la monnaie de leur pièce. L'ambition de notre aile consiste à faire émerger l'idée des réformes globales pour que la nouvelle Constitution réponde aux valeurs auxquelles nous croyons : justice sociale, éducation et santé pour tous, répartition équitable des richesses, égalité devant une justice indépendante et l'égalité des sexes. Quel est votre diagnostic sur l'état de santé du PAM ? Aujourd'hui, je pense que le Maroc a fait voler en éclats l'ancien modèle politique. Les responsables de notre parti doivent comprendre que le contexte a changé et que la politique du changement a pris de la vitesse. Le PAM doit promettre la revalorisation du citoyen à tous les Marocains (es). Il doit se prononcer sur les déficits publics et sur l'obligation de paiement des impôts. Le PAM vit une grande dynamique interne et le moment est venu pour trancher et aller vers l'avenir. Plusieurs amis et camarades (modernistes, démocrates et progressistes) peuvent nous rejoindre au PAM. J'ai passé plus de trente ans dans les cercles de la gauche marocaine, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, et je connais parfaitement la situation des centaines de militants qui veulent uniquement participer au processus du changement de notre pays et militer pour un nouveau système, un nouveau modèle de développement qui commence par l'éradication de la corruption. Je suis un observateur exterieur ( MRE en France : diasporamarocaine) je peux dire que le PAM actuellement est le seul parti au Maroc qui a un vrai programme structuré, rationnel et qui peut répondre une grosse partie des aspirations du peuple Marocain. Je souhaite que les autres partis classiques l'immiteront dans un avenir proche. Il a fallut qu'un enfant du peuple qui abeaucoup donné auprès de notre Roi, sacrifie la dernière tranche de sa vie pour s'engager dans ce projet courageux ( qui est le PAM) avec des femmes et des hommes, que je considère courageux, responsables et patriotes, pour la mise en place d'un vrai parti ouvert et dynamique . Je rejoins l'analyse de monsieur Merizak et je remercie ses semblables et je les encourage de poursuivre le combat pour édifier un Maroc démocratique et solide dans lequel la justice reprendra sa vraie place et la solidarité nationale aussi. Concernant F.A.E.Himma j'ai utilisé le mot sacrifice et je suis en dessous de la réalité. Je trouve navrant que ce monsieur est souvent trainé dans la boue malgré tous les efforts et le travail accompli pour le pays depuis la fin de ses éudes . Je défis quiconque qui peut m'apporter la preuve qu'il a volé un centime. Si les partis classiques fassent leur travail avec sérieux, responsabilité et efficacité ce monsieur prendra immédiatement sa retraite anticipée ( de l'exterieur j'ai compris que son travail était pédagogique et avait pour objectif d'émuler et d'entrainer la classe politique à plus de sérieux et plus d'efficacité).