Le PJD poursuit sa politique de mise en garde. Il l'a expérimentée avec brio lors de la réforme sur la constitution et, cette fois-ci, il récidive avec les élections. Le secrétariat général du PJD, réuni dimanche, s'est montré hostile à la tenue de législatives anticipées en octobre. Une position que Benkirane a exprimée lors de ses récentes réunions avec le ministre de l'Intérieur, Taib Cherkaoui. Si lors de la révision de la Constitution, les affidés de Benkirane se sont montrés les chantres de la défense de l'« identité nationale » et de « la religion », cette fois, ils estiment que « la stabilité » et la « quiétude » du pays seraient menacées en cas d'organisation d'élections. Fidèles à leur ligne de conduite, les islamistes ont réitéré leur requête de prendre des mesures à même de redonner confiance aux Marocains, à l'image de la libération des salafistes mis en cause dans les attentats terroristes du 16 mai 2003 à Casablanca et quelques détenus d'opinion. Le PJD a demandé également l'annulation des listes électorales et l'adoption de nouvelles listes issues des documents CIN. De même qu'il a appelé à une révision de l'Administration territoriale. Le secrétariat général ne s'est pas prononcé, comme l'a réclamé le SG du PPS, Nabil Benabdallah, pour un changement des walis et gouverneurs ayant des accointances avec le PAM. Le communiqué du secrétariat général de la Lampe a fait l'impasse sur la demande de confier la préparation et le déroulement des prochaines élections à une commission indépendante. Cette requête passe à la trappe. En revanche, les frères de Benkirane préfèrent évoquer la « réactivation de la commission nationale du suivi des élections ». A l'issue des réunions de la semaine dernière entre le ministre de l'Intérieur et des chefs de partis politiques, une majorité s'est prononcée en faveur d'élections en octobre à l'exception du PJD.