Amarrée en Grèce, la flottille de la liberté pour Gaza reste bloquée par les autorités helléniques. Les 300 militants pro-palestiniens à bord des dix navires accusent Athènes de contribuer au blocus israélien contre la ville de Gaza. Pour éviter un nouveau bain de sang et sous le Conseil de l'Onu et de l'Union européenne, Athènes a décidé de maintenir à quai les dix bateaux faisant partie de la nouvelle flottille de la liberté pour Gaza. A leur bord, des produits médicaux et sanitaires et 300 militants originaires de 22 pays, dans le but humanitaire est de venir en aide à la population de Gaza, matériellement et médiatiquement. Mais ces dix navires sont toujours à quai, arraisonnés dans plusieurs ports grecs, Athènes restant sur la ferme position de ne pas les laisser appareiller. Vendredi dernier déjà, un navire américain membre de cette flottille, avait réussi à quitter un petit port près d'Athènes avant d'être intercepté par les gardes-côtes helléniques aidés par une équipe de six hommes masqués et armés. Le capitaine du navire a été arrêté, mais les 36 passagers ont décidé de rester à bord, avant qu'une partie d'entre-eux entame une grève de la faim illimitée devant l'ambassade des Etats-Unis à Athènes, appelant le gouvernement américain à «défendre [leur] droit d'appareiller depuis la Grèce». Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, la Grèce a proposé dimanche dernier d'acheminer elle-même l'aide humanitaire destinée à la population israélienne, «avec des navires grecs ou d'autres moyens appropriés, par les canaux existants», indique-t-on. Mais les militants de la flottille, plus indignés que jamais, ont fustigé le premier ministre grec, Georges Papandreou, qu'ils accusent d'avoir «vendu l'âme de la Grèce», après avoir interdit au bateau américain d'ouvrir le cortège de la flottille à destination de Gaza. Le ministère des Affaires étrangères a déclaré que la seule préoccupation de la Grèce avec ce blocus était «la protection de la vie humaine». Papandreou a d'ailleurs eu un entretien téléphonique avec Mahmoud Abbas, au cours duquel il lui a confirmé que si la Grèce s'engageait à acheminer elle-même l'aide de la flottille, ce serait «en coopération avec l'Onu et les autorités compétentes» et «en contact permanent avec l'Autorité palestinienne». Toujours selon le communiqué du gouvernement, Mahmoud Abbas «a jugé la proposition positive et a exprimé son soutien» à cette initiative. C'est dire à quel point le président de l'autorité palestinienne préfère une solution intermédiaire que de risquer un nouveau bain de sang pour cette seconde flottille humanitaire. Pour rappel, l'armée israélienne avait tué 9 personnes et avait blessé des dizaines d'activistes lors d'une opération commando, en mai 2010, sur la première flottille du genre.