Parés de leurs lunettes noires, leurs chemises en paillette et leurs talents de bêtes de scène, les cultismes ‘'Men in black'' de Kool and the Gang ont fait la fête à Timitar, s'éclatant face a un public aussi déchaîné qu'eux. Sur la scène de Timitar, le groupe mythique de Chicago a signé un show bouillonnant et un joyeux clin d'œil aux années 70 et 80, leurs années de gloire. Le groupe de R&B et jazz rock, qui a entonné ses classiques pendant près de 30 ans dans les plus grands festivals du monde, et qui est le premier groupe à s'être produit à Cuba pendant le mandat de Barack Obama, n'a rien perdu de son aura. Forts de deux prix Grammy, de 7 American Music Awards, 25 chansons dans les Top Ten R&B et 31 disques d'or et de platine, le groupe a livré une prestation tout en couleur, fraîche et entraînante, à l'image de son parcours. Promettant quelques heures auparavant «un concert plein d'énergie où tout le monde va danser», ils ont conquis un public impatient qui réclamait les tubes planétaires tels que «Get down on it», «Fresh» ou «Lady's night». De «Joanna» à «Celebration» en morceau final, ils ont sautillé, gambadé et tournoyé pendant près de deux heures, s'amusant comme des fous sur scène, chantant un florilège de leurs croustillantes chansons. Malgré la barrière de la langue, les boute-en-train dialoguaient aisément avec un public séduit par leur entrain et leurs chorégraphies. Le show s'est poursuivi pendant près de deux heures, avec à la fin un solo sensationnel du batteur laissé seul sur scène, avant le dernier rappel du groupe. Dreadlocks et physique de gentil bagarreur en bannière, il s'est livré à un tête-à-tête survolté avec sa batterie, dans un délire de percussions où les frappes pleuvaient exactement là où il faut. Preuve que Kool and the Gang a aussi du sang neuf. Créé dans les années 60 sous le nom de «The Jazziacs» par Robert «Kool» Bell et son frère Khalis, le groupe regroupe toujours ses compagnons de route Dennis DT Thomas et Georges Funky Town, mais s'entoure aujourd'hui de quelques nouveaux visages, dont le batteur et le chanteur. Même avec un parcours de 30 ans, ils ont prouvé qu'ils ont gardé leur réputation de grands musiciens pop, pimentée par une complicité de longue date. «Notre musique a survécu aux changements subis par le groupe», ont –ils déclaré. Au fil des années, le groupe avait subi le départ amical du chanteur Taylor, et les décès de Charles Smith, Ricky West et Woody Sparrow, trois des meilleurs membres du groupe. Ces multiples fluctuations n'ont pas empêché le groupe d'enregistrer en 2004 l'album «The hits: Reloaded» incluant des reprises de leurs tubes en collaboration avec des chanteurs hip-hop, signe distinct de renouveau. De surcroît, le groupe se prépare à enregistrer un nouveau disque dans un futur proche. Kool and the Gang s'inscrit dans la démarche d'ouverture aux musiques du monde orchestrée par le Festival Timitar depuis sa genèse. Si, dans le fief des amazighs, le pop réminiscent des années folles attire un aussi grand nombre de festivaliers comme on l'a vu vendredi soir, c'est qu'une fois de plus l'objectif de Timitar est atteint.